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Thionville. Gratuité des préservatifs : le charme n’agit pas

Thionville. Gratuité des préservatifs : le charme n’agit pas

La gratuité des préservatifs est effective pour les moins de 26 ans depuis le 1est janvier dernier. Dans l’ensemble, les pharmaciens thionvillois n’observent toutefois pas un fort regain d’intérêt pour cet allié incontournable contre les infections sexuellement transmissibles.

Jean-Michel CAVALLI

Aujourd’hui à 20:00

« Très, très modéré… Nous sommes loin d’avoir vidé les stocks », regrette Jean-Christophe Hamelin-Boyer. La clientèle de sa pharmacie, située avenue de la Libération, n’a pas rajeuni sous les traits des moins de 26 ans. Depuis le 1est janvier dernier, ces « jeunes » n’ont pourtant plus à débourser le moindre centime pour se fournir en préservatifs.

Mieux encore que la célèbre “capote à 1 franc” qui s’était écoulée à plus de 7 millions d’exemplaires en 5 mois au mitan des années 90, la mesure actée en décembre par Emmanuel Macron à l’occasion du Conseil national de la refondation (CNR) promeut en effet la gratuité de cet incontournable sur le terrain des IST. Pas de quoi séduire le public ciblé alors même que cette tranche d’âge représente 15 % des nouveaux diagnostics d’infection au VIH. Un taux qui reste désespérément à l’équilibre depuis 2017…

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Un bon début, vraiment ?

« Ce n’est pas foufou. Non, on ne peut vraiment pas parler d’un regain d’intérêt chez les plus jeunes », observe-t-on au comptoir de la pharmacie du Soleil. Une timide éclaircie perce toutefois ce sombre constat. De nature enthousiaste, Sébastien Villaume, à la tête de la pharmacie du Lion, croit déceler un léger rugissement de plaisir dans son officine. Les deux marques pour l’heure concernées par cette gratuité, “Eden” et la bien nommée “Sortez couverts !”, auraient pris le meilleur sur la concurrence : « Le mois dernier, on en a “vendu” une soixantaine de boîtes. C’est un bon début ». Enthousiaste et optimiste, donc.

Difficile de donner tort au professionnel de santé lorsqu’il affirme : « Sur le terrain sanitaire, c’est une très bonne initiative. » Mais de là à y voir l’émergence d’un véritable engouement, il n’y a qu’un pas que la chambre syndicale des pharmaciens de Moselle se refuse à faire.

« Depuis le début de l’opération, j’ai dû délivrer trois boîtes gratuites »

Coprésident de l’organisation syndicale, le pharmacien Eric Schiltz évoque le faible impact « d’une mesure qu’on nous présentait comme une avancée exceptionnelle. » Dans son officine, localisée à Metz, c’est peu dire que le dispositif a capoté : « Depuis le début de l’opération, j’ai dû délivrer… trois boîtes gratuites. » Ce désintérêt s’expliquerait en partie, selon lui, par la méconnaissance de cette campagne de gratuité : « Une certaine gêne peut également habiter les plus jeunes à l’idée de se présenter dans une pharmacie pour acheter des préservatifs… » Un classique du genre.

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Une autre hypothèse conduit, elle, sur un terrain plus glissant. Elle supposerait le rapport lointain entretenu par les nouvelles générations avec le latex : « Ces dernières années, le préservatif est devenu un simple marché de niche », constate Jean-Christophe Hamelin-Boyer. Un constat partagé par son homologue messin : « Clairement, on en vend de moins en moins. Ce qui témoigne, sans doute, d’une jeunesse qui se protège moins. » Et ce peu importe le prix…

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