Nouvelles Du Monde

Tensions sociales chez Editis : le nouveau propriétaire déjà confronté à un mouvement de protestation

Tensions sociales chez Editis : le nouveau propriétaire déjà confronté à un mouvement de protestation

Il n’a même pas fallu attendre un mois. International Media Invest (IMI), filiale du groupe du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le nouveau propriétaire d’Editis – numéro deux Français de l’édition – depuis le 14 novembre, est déjà confronté à son premier mouvement social. Le syndicat Force ouvrière (FO) a exhorté tous les salariés d’Interforum, la filiale de distribution et de diffusion d’Editis, à manifester, lundi 11 décembre à partir de 14h30, devant le siège social du groupe, situé dans le 13e arrondissement de Paris. Dans un tract, la deuxième organisation syndicale – après la CFDT – d’Editis (Plon, Robert Laffont, XO, Edi 8…) juge « le dialogue social rompu ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Rachat d’Editis : Bruxelles favorise le grand mouvement des plaques tectoniques dans l’édition française

Le 7 décembre, après la troisième réunion concernant les négociations annuelles obligatoires d’Interforum (chaque entité du groupe menant des négociations distinctes), Isabelle Ménil, déléguée syndicale centrale FO d’Interforum, jugeait que la proposition de hausses de salaires formulée par la direction, de « 65 euros brut par mois jusqu’à 50 000 euros brut annuel hors primes » continuait « de creuser le fossé entre Interforum et les autres entités ». Le syndicat rappelle qu’« Interforum fait des bénéfices » et estime « indécente » ce qu’il qualifie d’« aumône au regard de la bienveillance affichée et déclarée auprès de tous ».

Le lendemain, la direction d’Editis a envoyé un mail aux collaborateurs d’Interforum, pour calmer les esprits. Souhaitant des échanges « loyaux et constructifs », elle assure être guidée par trois principes : « la responsabilité économique », « l’égalité de traitement entre toutes les sociétés du groupe » et “à la justice sociale”.

Des filiales à la santé contrastée

Le nouveau président d’Editis, Denis Olivennes, le bras droit de Daniel Kretinsky qui a incité ce dernier à racheter le groupe d’édition pour 653 millions d’euros, a forcément lu le rapport confidentiel sur la situation économique et financière commandé au cabinet Secafi Alpha et que Le Monde a pu consulter. Contacté, ce dernier n’a donné pas donné suite.

Lire aussi  Les investisseurs achètent de moins en moins de maisons dans les grandes villes | Économie
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Denis Olivennes, l’ambassadeur parisien de Daniel Kretinsky

Le constat de Secafi Alpha éclaire de façon opportune l’état de santé financière très contrasté des différentes filiales au premier semestre 2023. « La stabilité d’Editis » au cours de cette période est « liée à des effets de périmètre et de hausse des prix » et masque « une difficulté à générer une véritable croissance organique », selon les auteurs. Avec un chiffre d’affaires semestriel de 344,3 millions d’euros, stable par rapport aux six premiers mois de 2022, le groupe a accusé un déficit net semestriel de 14,3 millions d’euros, dégradé de 1 million par rapport aux six premiers mois de 2022. Généralement, l’édition se porte mieux au second semestre grâce aux ventes de Noël.

Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

#Editis #confronté #son #premier #mouvement #social #depuis #son #rachat #par #Daniel #Kretinsky
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT