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Tension entre offre et demande : une nouvelle campagne pour encourager les dons de plasma

Tension entre offre et demande : une nouvelle campagne pour encourager les dons de plasma

Paris, le
mercredi 5 juillet 2023 — L’Etablissement français du
sang (EFS) a lancé une nouvelle campagne de communication visant à
encourager les dons de plasma, dans un contexte de tension entre
offre et demande.

De plus en
plus de médicaments nécessitent du plasma, mais les dons ne sont
pas assez suffisants pour faire face à cette demande toujours plus
conséquente. C’est, en somme, le message que veut faire passer
l’EFS à travers une nouvelle campagne de communication, qui
s’apprête à être lancée dès cet été.

Un manque de
plasma à l’échelle nationale

Si le plasma
peut être utilisé par voie de transfusion sanguine, il est aussi
énormément utilisé aujourd’hui pour la production de divers
médicaments. Et les besoins ne font qu’augmenter : on estime
que le recours à des immunoglobulines augmente d’environ 8 %
par an dans le monde. Or, comme l’explique le président de l’EFS
François Toujas à l’AFP, « seuls 35 % des médicaments
utilisés en France proviennent de plasma collecté sur notre
territoire
 ». Et d’ajouter : « nous avons une
dépendance très forte vis-à-vis de
l’étranger
».

En effet, un
peu plus de deux tiers (67 %) du plasma utilisé pour la
production de médicaments provient des États-Unis, où le don de
plasma peut être rémunéré. « Des conditions qui n’ont rien
d’éthique
 », précise François Toujas. De l’autre côté de
l’Atlantique, les donneurs peuvent aller jusqu’à offrir deux fois
par semaine leur plasma en échange d’une coquette somme pour les
plus valeureux — jusqu’à 1000 dollars par mois environ. Cette
marchandisation est interdite en France, du fait du principe de
non-patrimonialité du corps humain.

Mais, de
fait, l’absence de ce principe dans la fédération américaine permet
de recueillir beaucoup plus de plasma que sur le Vieux Continent,
où les dons peinent à couvrir tous nos besoins.

Accroître nos
capacités de production : oui, mais…

Pour l’heure,
l’EFS précise qu’aucun défaut de prise en charge d’un patient
français n’a dû être déploré en ce qui concerne les transfusions
sanguines. Mais la situation est différente concernant les
médicaments produits à partir de plasma, estime l’établissement
public, qui ajoute que « les diverses crises sanitaires et
géopolitiques de ces dernières années ont mis en lumière l’enjeu de
la souveraineté sanitaire de la France et les médicaments dérivés
du plasma n’y font pas exception
».

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Dans les
faits, en France, l’EFS possède le monopole de la collecte du
plasma. Celui destiné à la production de médicaments est cédé au
Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies
(LFB), qui est détenu à 100 % par l’État. Puisque 65 % de
nos besoins pour couvrir tous les patients français proviennent de
l’étranger (majoritairement des États-Unis), l’EFS estime qu’il
faut impérativement « accroître les capacités nationales de
collecte de plasma et augmenter le nombre de médicaments produits à
partir de plasma fabriqués en France
». Et “enjeu de
souveraineté nationale
 », pour l’établissement public
français.

Ce dernier
souhaiterait donc prélever 1,4 million de litres de plasma
d’ici 5 ans au total, ce qui devrait représenter environ
700 000 prélèvements supplémentaires par an. Mais hors de
question de revenir sur le principe de non-patrimonialité du corps
humain : il va falloir inciter les Français à donner
davantage. L’EFS s’apprête ainsi à déployer plusieurs moyens afin
de faire mieux connaître le don de plasma et de sensibiliser de
nouveaux donneurs. Une campagne de communication va être lancée cet
été et sera renouvelée au courant de l’automne.

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