« En ce moment, je vis une petite révolution. Je peux devenir la femme que je veux, que je suis. Je me trouvais trop petite, je n’aimais pas mes cuisses, je voulais maigrir, je me sentais complexée par rapport à une norme. Cette norme, ces critères de beauté, je veux m’en affranchir et me plaire avant de plaire aux autres. Ça marche de moins en moins de nous mettre dans des cases. Sur les réseaux sociaux, j’ai trouvé des comptes qui m’ont donné confiance en moi, comme ceux de “body positivisme”, de filles qui acceptent leur poids, leurs formes. C’est parfois un sujet de dispute avec mes parents qui ne saisissent pas toujours le but de ces initiatives. Je leur réponds que, pour moi, c’est le refus des diktats imposés aux femmes, comme cela se produit dans la pub ou le cinéma. Même si, aujourd’hui, on voit de plus en plus des corps différents.
J’essaie d’éduquer mes parents, mais ils n’écoutent pas. Sur l’écologie, on est raccord. Sur mon indépendance, mon père était dépassé au début, il s’étonnait même que je boive en soirée, comme si j’étais encore une enfant. Sur les questions féministes, ils sont à côté. Je suis pour la désexualisation du corps de la femme, ma mère me trouve trop “Adèle Haenel”. J’apprends à mon frère de 9 ans le respect, le consentement, que non, c’est non ! On parle règles, endométriose, une maladie qui touche beaucoup de femmes de ma famille. Chez moi, on peut être différents, penser autrement, ne pas être d’accord. C’est vrai qu’on est une famille très ouverte.
Les garçons, j’ai du mal à les cerner. Je ne sais jamais s’ils plaisantent, ils font parfois des blagues limite. J’ai été plusieurs fois embêtée dans la rue, ça me révolte. Je ne suis pas rassurée. L’été entre ma 5e et ma 4eje suis “tombée amoureuse” d’un gars. Enfin, je le dis entre guillemets car ce n’était pas vraiment de l’amour. Disons que j’ai flashé sur lui. A la rentrée, il m’a demandé de lui envoyer un nu [un autoportrait nu]… ça m’a dégoûtée !
Le « body positivisme », une nouvelle vision du corps féminin s’épanouit sur les réseaux sociaux
Je me suis sentie mal. Je l’ai dit à ma meilleure amie. Je n’en ai pas parlé à mes parents, je crois que j’avais honte. Je ne parle pas sexualité avec eux. Je n’ai pas très envie qu’ils me fassent la morale. Je leur raconte mes crushs, c’est tout récent. Je n’ai jamais été vraiment amoureuse, je crois que je pourrais aimer un garçon ou une fille. La première déclaration d’amour que j’ai reçue, c’est une fille qui m’a écrit une lettre très romantique. La seconde, c’était plus simple. Le garçon m’a proposé qu’on traîne ensemble. Ça n’a pas duré très longtemps car on n’avait rien à se dire.
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2023-12-02 14:00:05