Spectacle-bénéfice à l’Église catholique Sainte-Anne-de-Prescott avec Gino Quilico et Didier Chasteau

Gino Quilico sera l’invité d’honneur lors d’un spectacle-bénéfice à l’Église catholique Sainte-Anne-de-Prescott. Le baryton a foulé les plus prestigieuses scènes d’opéra au monde, dont la Scala (Milan), l’Opéra de Paris, le Metropolitan Opera (New York) et le Centre national des arts à Ottawa. Il sera entre autres accompagné par le pianiste Didier Chasteau.

Depuis quelques années déjà, le pianiste de jazz Didier Chasteau fait œuvre de ses talents au profit de l’église de Sainte-Anne-de-Prescott. Le musicien originaire d’Avignon, en France, a notamment joué avec le trompettiste Joe Newman et le batteur d’Oscar Peterson et de Diana Krall. Il est installé depuis plusieurs années dans le coin d’Alfred.

À l’approche de Noël, ses notes jazz seront cette fois accompagnées par la voix portante de Gino Quilico. On prévoit notamment un hommage au chanteur Tony Bennett et quelques chansons de Noël.

Tous les fonds recueillis visent à améliorer les installations.

«On avait besoin d’aide»

Didier Chasteau a l’habitude de produire des spectacles dans le lieu culte. Ses concerts ont débuté durant la pandémie, lorsque les rassemblements étaient permis. La situation financière de l’église devenait plus difficile de jour en jour à l’époque.

«Si on est croyant, on va dire que c’est grâce à la bonne sainte Anne, lance à la blague David Sherwood, membre du comité pastorale de l’église. L’église a mené un bazar annuel, il y a quelques années, pour cogner à toutes les portes du village et amasser de l’argent. On explique nos activités et on jase avec le monde. M. Chasteau a entendu qu’on avait besoin d’aide et il nous a offert un concert. On le remercie énormément pour cela.»

Didier Chasteau a offert de nombreux concerts-bénéfice à l’Église catholique Sainte-Anne-de-Prescott. (Courtoisie)

En bonne santé

Il est bien connu que la situation financière des églises en Ontario français, et davantage au Québec, est précaire depuis de nombreuses années. On observe une perte de popularité de la religion et de nombreuses églises voient l’obligation de fermer, par manque de croyants. À Sainte-Anne-de-Prescott, la santé financière se porte bien en raison de diverses campagnes de financement, tenues au fil des ans.

«Nous arrivons dans nos finances, mais les quêtes lors des messes ne suffisent pas, donc on organise des activités comme le concert, explique M. Sherwood, également président de l’unité pastorale Soleil levant, qui comprend six églises de la région. Notre budget est équilibré, mais on n’a pas de marge de manœuvre.»

Il constate que la religion est encore importante dans la vie des membres de la paroisse, même si l’église n’est pas fréquentée abondamment. Un dimanche matin attire en moyenne une trentaine de personnes, contrairement à une cinquantaine pour un événement spécial.

«L’Église est encore importante dans le portrait global de la communauté. Les gens tiennent à ce que l’église reste ouverte pour les baptêmes, les funérailles et les mariages.» — David Sherwood

L’équipe de la paroisse a sondé la communauté il y a quelques années pour connaître leur attachement à la religion catholique. Le résultat fut mitigé, explique M. Sherwood. Sans contredit, un certain éloignement de la religion a été observé, mais non un rejet complet, ce qui a rassuré la paroisse, dit-il.

«On a dû accepter que la société soit rendue comme ça, poursuit le croyant. Les gens sont plus occupés, consommateurs, etc. Ils n’ont pas le temps de venir chaque semaine. Mais l’église demeure un lieu de rassemblement dans la communauté pour un bon nombre de francophones en milieu rural. C’est un point d’ancrage dans leur vie. On pense que l’aspect culturel peut être une bonne voie pour attirer les gens puisque ça touche les esprits.»

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