En 2023, Berne a soutenu 91 organisations d’enfants et de jeunes à hauteur d’environ 8 millions de francs, dans le cadre de la Loi sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse (LEEJ) en dehors du cadre scolaire. La « NZZ am Sonntag » a examiné la liste des bénéficiaires de l’année dernière (voir encadré). Le journal souligne en particulier que, en plus des partis, huit syndicats bénéficient du soutien: la jeunesse Unia, l’Union syndicale suisse, Travail Suisse, Syndicom, l’Union des hôtels et restaurants, Transfair, Syna et le SEV. Ensemble, ils ont reçu près de 300’000 francs de Berne l’année dernière.
Pourtant, en 2018, le Conseil national avait approuvé une intervention du conseiller national UDC Gregor Rutz (ZH) qui souhaitait supprimer ces aides aux partis et syndicats. Le Conseil des Etats avait toutefois rejeté la demande. L’affaire est close, mais le Zurichois s’en insurge encore: «Les syndicats ne sont pas des organisations pour les enfants et les jeunes! Leur objectif principal n’est pas de promouvoir les jeunes, mais d’atteindre des objectifs politiques», a-t-il écrit à la «NZZ am Sonntag». A ses yeux, ce soutien est donc contradictoire, car les organisations bénéficiaires de ces subventions publiques devraient être ouvertes aux jeunes de toutes orientations politiques.
Ses collègues parlementaires ne partagent pas son point de vue. En 2020, ils ont même doublé les fonds destinés aux organisations d’enfants et de jeunes, passant de 4 à 8 millions de francs. Il convient également de noter que les Jeunes UDC ont été les principaux bénéficiaires de ces subventions l’année dernière (près de 161’000 CHF), suivis des socialistes (près de 160 000 CHF) et des jeunes libéraux-radicaux (138’000 CHF).
Une initiative controversée : le soutien aux syndicats
L’Office fédéral des assurances sociales, qui alloue ces aides financières, stipule que les jeunes syndicats proposent régulièrement des programmes de formation politique et peuvent donc bénéficier du soutien de Berne. Le Conseil fédéral a même explicitement mentionné les organisations de jeunesse des syndicats dans son message sur la Loi sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse, selon un porte-parole de l’OFAS.
Parmi les 91 organismes bénéficiaires du soutien financier à l’enfance et la jeunesse de la Confédération, en plus des partis et syndicats, on trouve de grandes associations de jeunesse, telles que le mouvement scout, ainsi qu’une œuvre d’entraide, un cirque, des organisations de jeunesse LGBTQ+ et l’association alémanique Gummilove (qui informe sur la santé sexuelle), ainsi que de façon un peu plus surprenante, l’école nature Woniya alémanique, qui enseigne les techniques de survie dans la nature aux jeunes.
