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Sont-ils aussi inoffensifs qu’on le pense ?

Sont-ils aussi inoffensifs qu’on le pense ?
Sur les emballages, la mention « sans sucre » est devenue un argument marketing. Il est vrai qu’une consommation importante de sucre est néfaste, tant pour le tour de taille que pour le coeur. Mais les personnes soucieuses de leur santé, en surpoids ou diabétiques, ont-elles quelque chose à gagner avec ces produits « sans sucres » ? Rien n’est moins sûr. Car ils contiennent souvent divers édulcorants.

Ces additifs alimentaires sont censés remplacer le sucre (goût, matière) sans provoquer ses effets sur le métabolisme (apport calorique, sécrétion d’insuline, impact sur la glycémie, etc.). Le beurre et l’argent du beurre en somme ? Mais la réalité n’est pas aussi idyllique.

Appelés aspartame, saccharine, acésulfame, sucralose, les édulcorants intenses sont des centaines de fois plus sucrants que le sucre. « On les utilise en si petites quantités qu’ils délivrent un nombre de calories négligeable. Pour autant, ils n’ont pas un effet nul sur le métabolisme », précise Dr. Houda Lazrak, diabétologue. « Des études ont montré que certains de ces édulcorants influent sur la production d’hormones stimulant la sécrétion d’insuline, augmentent les transporteurs du glucose et/ou induisent des changements dans la flore intestinale. Toutes ces modifications sont impliquées dans la régulation du taux de sucre dans le sang », explique-t-elle.

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« Nous avons constaté que les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants étaient plus à risque de diabète. Cela ne signifie pas que les édulcorants sont responsables du diabète, mais rappelle que leur consommation n’a pas d’effet bénéfique démontré sur le contrôle du poids ou du diabète », ajoute la spécialiste.

Des molécules vides qui ne contiennent aucun nutriment

Issus de la transformation de composés chimiques (comme le sucralose), ces édulcorants artificiels sont utilisés pour leur pouvoir sucrant. « Celui de l’aspartame est 200 fois supérieur à celui du sucre. Problème : ce sont des molécules vides, c’est-à- dire des non-aliments, car ils ne contiennent aucun nutriment et le corps ne va quasiment pas les reconnaître », indique Dr. Lazrak.

Par ailleurs, lorsque l’organisme se rend compte que vous essayez de le trahir en prenant un substitut de sucre qui ne conduit pas à l’élévation de la glycémie, vous allez ensuite manger davantage et déséquilibrer votre diabète. « Mieux vaut donc opter pour du vrai sucre en remplaçant par exemple le sucre blanc par du sucre brun ou du sucre de coco, qui sont plus riches en fibres et en nutriments, plutôt que de prendre des substituts qui peuvent se révéler néfastes pour la santé », recommande la diabétologue.

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Favorisent la prise de poids

Pour ce qui est des personnes suivant un régime, la consommation d’édulcorants a également révélé des conséquences contre-productives. L’avantage de l’aspartame est qu’il serait peu calorique et pourrait alors aider à maigrir ou éviter d’avoir des complications du diabète. Mais attention, il a été démontré que cet argument était faux. « Quand une personne, sous régime, consomme plus de produits à base d’édulcorants, elle mange davantage ce qui favorise la prise de poids », informe Dr. Lazrak.

De plus, la consommation d’édulcorants a également un effet délétère sur le microbiote intestinal qu’ils perturbent. « Or, un microbiote déséquilibré aura un impact majeur sur d’autres maladies : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires… Pour préserver sa santé, mieux vaut donc préférer le vrai sucre », souligne-t-elle.

Edulcorants et problèmes neurologiques

Selon Dr. Lazrak, des rapports isolés ont laissé entendre que les édulcorants intenses tels que l’aspartame, seraient associés à divers troubles comportementaux et neurologiques tels que des maux de tête et des crises d’épilepsie. Cependant, des études cliniques contrôlées n’ont trouvé aucune preuve d’effets neurologiques ou comportementaux de l’aspartame sur les adultes ou les enfants en bonne santé, aucun effet sur la cognition ou le comportement des enfants souffrant de troubles du déficit de l’attention, et aucun lien entre les édulcorants et les crises d’épilepsie chez les individus présentant des troubles épileptiques.

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