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Socialisme et égalité selon Aldo Schiavone – monde du travail

Socialisme et égalité selon Aldo Schiavone – monde du travail

2023-03-14 16:56:13

Dans « Gauche ! Un manifeste” (Einaudi 2023), Aldo Schiavone lance la proposition de “détacher définitivement l’idée de gauche de toute idée de socialisme, à laquelle toute politique progressiste s’était plus ou moins identifiée depuis son origine : une idée qui avait désormais la saveur archaïque du fer, de la vapeur et du charbon. Et, par conséquent, de détacher l’idée d’égalité – qui, si elle repose sur des fondements nouveaux, garde toute sa pertinence – de l’idée de travail (et de socialisme) ; et la figure du citoyen de celle du travailleur. Autrement dit, rejoindre directement la gauche et la (nouvelle) égalité, sans passer par le travail et le socialisme : comme cela ne s’est jamais fait dans la modernité après la révolution industrielle”.

Plus loin, Schiavone écrit des pages approfondies pour montrer en quoi l’égalité de notre époque différerait de celle du passé. Une égalité qui d’une part ne peut concerner que les revenus, mais doit s’étendre au niveau éthique et à “l’humain tout entier”, comme l’exige le saut technologique que nous vivons. Ce sont des thèmes qu’il a abordés dans d’autres contributions récentes, et qui méritent attention également dans la perspective de reprendre le discours (et repenser) les fondamentaux de manière plus concrète et en même temps moins improvisée qu’on ne le fait habituellement. Mais faut-il pour autant libérer la nouvelle idée d’égalité « des ruines du socialisme » ?

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Pour répondre, il devient inévitable de se demander ce que Schiavone entend par socialisme. D’un côté, certainement, une idée basée sur la lutte de classe des ouvriers dans les usines du XXe siècle ; de l’autre, de manière ambiguë, l’histoire de la gauche italienne dans la seconde moitié de ce siècle.

Le capital, dit Schiavone, a gagné sa bataille pour avoir “dissous son antagoniste historique” en introduisant tellement de nouvelles technologies dans les processus de production qu’il n’a plus besoin de grandes quantités de travail manuel pour faire des profits. Bref, au terme d’une lutte qui a duré plus d’un siècle, il y aurait eu un gagnant et un perdant. Indiquer. Ainsi s’efface tout ce qui s’est passé en termes de transformation de l’un et de l’autre, le grand compromis social-démocrate, la mutation d’un peuple épuisé par la misère en celui d’une des grandes puissances industrielles du monde, l’articulation des classes sociales mis en évidence (pas avec l’avènement de la mondialisation mais déjà depuis 1973) par Paolo Sylos Labini, la présence simultanée d’un chômage important dans certaines zones territoriales et segments sociaux.

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L’extrême complexité de ce tableau, qui ne s’est pas effondré d’un coup, est encore en partie debout, et précisément pour cette raison attend des analyses adéquates après les vagues de mondialisation de la finance et d’innovation technologique, correspond à la pauvreté d’une représentation fondée sur le choc entre deux sujets immobiles dans le temps. Nous disons donc qui s’appellent Mondoperaio. Au cours de ses soixante-quinze années d’existence, ce n’est qu’au tout début que le magazine a supposé que le monde du travail s’épuisait dans l’usine. Mais a-t-elle peut-être pour cette raison atténué ses combats pour l’égalité ? Les socialistes ont-ils modéré leurs propositions de réforme pour cette raison (parfois perdue, mais souvent gagnée) ?

Dans cette mouvance de gauche, l’égalité est ressentie depuis des décennies comme un principe qui dépasse largement la condition de travailleur, où pourtant dignité et égalité sont encore trop souvent bafouées : pensez à la sécurité au travail. Sur ce point crucial, le mouvement socialiste s’est rarement laissé distraire par l’idéologie au cours de ses 130 ans d’histoire. Cela s’explique aussi par la riche et ancienne tradition du socialisme humanitaire qui, précisément à l’époque de la redécouverte d’une égalité étendue à “l’ensemble de l’humanité”, trouve son sens profond. Si l’on se réfère au niveau analytique, pourquoi alors considérer le socialisme comme dépassé afin d’étendre l’idée d’égalité ?

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Au lieu de cela, il est logique de parler des « ruines du communisme », surtout sur le plan analytique. On ne peut oublier la dure dénonciation du risque « d’une politique qui s’enorgueillit » que l’on retrouve dans les programmes du SPD, auxquels les héritiers du PCI opposaient de superbes certitudes qui oui se sont effondrées toutes ensemble.

Le “manifeste” de Schiavone doit donc être pris au sérieux en référence aux problèmes ouverts sur le front de l’égalité. L’histoire, écrit-il, “a déposé de grandes structures d’inégalité dans notre pays, qui le rendent extrêmement fragile et qui compromettent sa vie civile et politique, et le fonctionnement même de la démocratie républicaine”. Mais nous avons besoin de comprendre les mots, aussi pour ne pas projeter l’ombre des ruines passées sur l’avenir.

César Pinelli



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