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Should I Disclose My Cancer Diagnosis to My Employer? Pros and Cons.

Should I Disclose My Cancer Diagnosis to My Employer? Pros and Cons.

Garder le silence sur son cancer afin de préserver sa carrière est un réflexe compréhensible, mais peut ne pas être judicieux. (Photo : Motoki Tonn pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à [email protected]

Q. – “Le diagnostic m’est tombé dessus comme un coup de massue : j’ai le cancer. Je suis en état de travailler et compte l’être le plus longtemps possible. Mais je me demande si je devrais en aviser mon employeur. J’ai peur d’être discriminée, consciemment ou pas : regard apitoyé des collègues, gestionnaire qui confie mes dossiers à d’autres, promotion qui me passe sous le nez, etc. Que faire ? En parler, ou pas ?” -Lysane

R. – Chère Lysane, tout d’abord, permettez-moi de vous envoyer tous mes vœux de prompt rétablissement. Prenez bien soin de vous, et si le travail peut contribuer à cela, alors oui, continuez à vous épanouir dans votre vie professionnelle.

Ensuite, un point important : un employé “n’a pas légalement l’obligation d’informer son employeur de l’existence d’un cancer”, selon Jonathan Garneau, avocat spécialisé en droit du travail et de l’emploi chez Langlois Avocats. Vous pouvez donc garder ce secret aussi longtemps que vous le souhaitez, sans que cela puisse vous être reproché, même si cela venait à se savoir.

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Maintenant, la question est de savoir s’il y a un risque professionnel à révéler le cancer ou non. Une récente étude menée en France par l’Observatoire sociétal des cancers a révélé que 21% des personnes interrogées ont connu des difficultés dans leur carrière après avoir annoncé leur maladie.

Par exemple, cinq ans plus tard, seulement la moitié d’entre elles avaient conservé leur emploi. Les autres avaient préféré changer d’employeur (en raison notamment du changement d’attitude des collègues ou de la réduction des responsabilités confiées par la direction), voire perdu leur emploi et dû en trouver un autre.

En d’autres termes, dans 1 cas sur 5, cela se passe mal pour la personne qui dit la vérité à son employeur. Et dans 1 cas sur 2, cela se traduit par un changement d’emploi.

Faut-il pour autant en conclure qu’il vaut mieux taire la vérité ? Ce n’est pas si simple.

La divulgation de la maladie peut devenir difficile à éviter. Par exemple, si vous devez vous absenter pour des raisons médicales, votre employeur peut exiger un certificat médical ; il connaîtra alors la vérité. Autre exemple : si l’évolution de la maladie vous empêche d’accomplir certaines tâches, ou du moins les effectuer avec une efficacité moindre, au point de représenter un risque pour vous-même ou vos collègues, il serait judicieux d’informer votre employeur de votre maladie. De même, si vous faites une demande d’assurance invalidité, votre employeur sera inévitablement informé de la nature de votre invalidité.

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Ce n’est pas tout. Cacher la vérité vous empêcherait de faire valoir l’obligation de l’employeur envers tout employé présentant un handicap (y compris une maladie comme le cancer), à savoir l’obligation de faciliter les absences pour traitement ou de réduire certaines tâches. Cela vous éviterait de planifier des traitements pendant vos vacances (ce qui est courant !), d’organiser des rendez-vous médicaux pendant la pause déjeuner et de prendre discrètement des micro-siestes dans un coin isolé du bureau. Ne pas révéler sa pathologie peut devenir un exercice d’équilibre.

Alors, que faire ? Se taire ou dire la vérité ? Mon premier conseil est de vous renseigner discrètement sur d’éventuels cas précédents : il est fort possible que vous ne soyez pas la première personne à être atteinte de cette maladie, et vous saurez ainsi comment cela s’est passé pour les autres. Vous saurez alors si cela peut être risqué de révéler la vérité ou non.

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Le second conseil est très simple : si cela se passe mal pour 1 employé sur 5 qui dit la vérité, cela signifie également que cela se passe relativement bien pour 4 employés sur 5. Statistiquement, 80% me semble tout à fait jouable.

Vous ne devriez donc pas avoir peur de miser sur la transparence si votre principale préoccupation est l’évolution de votre carrière. Les risques sont minimes que cela vous porte préjudice. Au contraire, cela peut vous être bénéfique de multiples façons, de manière aussi inattendue qu’inespérée : une collègue que vous connaissez peu ou prou peut se rapprocher de vous et vous apporter un soutien inestimable ; le service des ressources humaines peut vous offrir des aides dont vous ignoriez l’existence ; votre gestionnaire réputé pour sa dureté et sa froideur peut soudain faire preuve d’une empathie formidable et améliorer votre quotidien professionnel, etc.

En bref, Lysane, réfléchissez-y à deux fois si vous envisagez de vous alourdir du fardeau du secret. Vous avez déjà un poids sur les épaules, alors pourquoi en ajouter un autre ?

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