2023-12-02 21:37:34
Shein, groupe de mode à bas prix fondé en Chine et basé à Singapour, rêve depuis au moins trois ans d’atterrir en bourse aux Etats-Unis. Cela a été empêché pour diverses raisons les fortes tensions entre les pays dirigés respectivement par Xi Jinping et Joe Biden. Mais aujourd’hui, la société en ligne de mode rapidequi produit la plupart de ses marchandises en Chine pour en revendre une bonne partie aux USA, a décidé de sortir de l’impasse et pour démarrer le processus d’introduction en bourse (offre publique initialel’introduction en bourse d’actions) un Wall Street, déposer toute une série de documents qui ne sont pas encore publics.
Obstacles à surmonter
Il ne reste que quelques derniers obstacles, pas du tout anodins, à surmonter. Pour commencer, Shein devra convaincre la SEC, l’autorité boursière américaine, que les accusations selon lesquelles il exploiterait la main d’œuvre ouïghoure dans la zone cotonnière du Xinjiang sont faussespour produire des t-shirts pouvant coûter jusqu’à 4,50 euros pièce.
Le Dragon habille les States et est désormais coté à Wall Street
par Gianluca Modolo
Ces derniers jours, la députée américaine Jennifer Wexton a écrit sur X (anciennement Twitter) : “Si Shein veut entrer en bourse, elle doit démontrer que ses produits ne proviennent pas du travail forcé.” L’entreprise, dans le passé, s’est défendue en expliquant qu’elle avait une « tolérance zéro » pour l’exploitation du travail. Cela ne suffit pas, l’entreprise dont le siège est à Singapour devra également pour repousser les accusations de copie des grands groupes de mode (pratique qui semble assez répandue dans le monde de la mode) ainsi que celles de contourner le paiement des droits de douane aux États-Unis.
L’évaluation attendue
Si elle parvient à démontrer la justesse de sa chaîne de valeur, les portes de la cotation à Wall Street s’ouvriront grandes pour Shein en 2024, à une évaluation qui, selon Bloomberg pourrait atteindre 90 milliards de dollars, par rapport aux 66 milliards fixés lors du tour de table de mai dernier.
En regardant les concurrents potentiels, ce serait une évaluation supérieure à la capitalisation boursière du suédois H&M, égal à 24 milliards, mais inférieur à celui de l’Inditex de Zadar, sachant que le groupe espagnol se négocie en bourse à près de 130 milliards de dollars. Particulièrement apprécié des jeunes et très jeunes, Shein a réalisé un chiffre d’affaires de près de 23 milliards de dollars en 2022 et s’est fixé pour objectif d’atteindre 58,5 milliards en 2025.
La naissance et les fondateurs
L’entreprise, lit-on sur son site Internet, a été fondée en 2012 par quatre personnes. La référence est à Chris Xu, Miao Miao, Gu Xiaoqing et Ren Xiaoqing. Il y a cependant ceux qui remontent à la naissance de faible coût de la mode jusqu’en 2008, lorsque Xu a lancé la plateforme de vente de robes de mariée Zzkko. Dès lors, à travers diverses étapes et changements de nom, parmi lesquels Elle à l’intérieura emprisonné Shein, qui signifie littéralement « She in », qui se traduit par « She in fashion ».
Xu lui-même, un entrepreneur né au milieu des années 1980 entouré de mystère comme dans la meilleure tradition chinoise, estime parmi les principaux actionnaires de la société. À partir de la dernière valorisation officielle de Shein de 66 milliards, Bloomberg attribué à Xu, qui détient 33% du capital, une richesse égale à 21 milliards de dollars. Ce chiffre augmentera évidemment si la bourse décide d’attribuer une plus grande valeur à l’entreprise. Sans oublier que l’introduction en bourse donnera également à Xu la possibilité d’encaisser.
Objectif : la bourse américaine
Pendant ce temps, l’entreprise fait tout son possible pour obtenir le feu vert pour une cotation à Wall Street. Elle diversifie par exemple sa chaîne d’approvisionnement, comme on le voit concentrée en Chine, avec démarrage de la production en Turquie et au Brésil et partenariat en Inde.
Et ce n’est pas tout : Shein, comme le rapporte Reutersen 2023 a dépensé 1,28 million de dollars en lobbying à Washington et a récemment recruté Frances Townsend, ancienne manager d’Activision Blizzard, en tant que consultante. qui a travaillé dans l’administration de George W. Bush. Autant d’éléments qui confirment à quel point l’industrie chinoise de la mode low-cost apparaît bien décidée à débarquer à Wall Street en 2024.
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