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Seul le pape peut rendre une décision sans appel | Registre national catholique

Seul le pape peut rendre une décision sans appel |  Registre national catholique

Pavone, 63 ans, est le directeur national de longue date de l’organisation pro-vie Priests for Life, bien connue pour son activisme pro-vie, ses publications politiquement chargées sur les réseaux sociaux et son soutien public à l’ancien président Donald Trump.

Le 9 novembre, le Cardinal Lazzaro You Heung Sik, Préfet du Dicastère du Vatican pour le Clergé, a renvoyé le père Frank Pavone de la prêtrise pour “communications blasphématoires sur les réseaux sociaux” et “désobéissance persistante aux instructions légales de son évêque diocésain”.

Le décret, partagé avec les évêques américains dans une lettre datée du 13 décembre écrite par le nonce apostolique aux États-Unis, Mgr Christophe Pierre, exclut toute possibilité d’appel.

Pavone, 63 ans, est le directeur national de longue date de l’organisation pro-vie Priests for Life, bien connue pour son activisme pro-vie, ses publications politiquement chargées sur les réseaux sociaux et son soutien public à l’ancien président Donald Trump.

La laïcisation soudaine de Pavone a choqué de nombreux catholiques et défenseurs de la vie. Cela soulève également une foule de questions encore sans réponse sur son cas. Parmi eux : Quels sont les crimes canoniques spécifiques dont Pavone a été accusé ? Et quand, et comment, a-t-il été informé qu’il n’était plus prêtre ? Pavone, pour sa part, prétend qu’il n’avait eu aucune notification préalable de l’action du Vatican jusqu’à ce qu’il soit contacté par l’ANC le 17 décembre. Est-ce plausible ?

Pour mieux comprendre les lois de l’Église et les processus judiciaires impliqués dans des cas comme celui-ci, l’AIIC a sollicité l’expertise du père Gerald E. Murray, avocat canoniste et pasteur de l’église Holy Family à New York, qui contribue régulièrement à l’EWTN. Le monde entier avec Raymond Arroyo.

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Quel est le processus typique pour ces types d’accusations ?

Ordinairement, il incombe à l’évêque du diocèse dans lequel le prêtre accusé est incardiné d’enquêter sur les accusations de “communications blasphématoires sur les réseaux sociaux” et de “désobéissance persistante aux instructions légales de son évêque diocésain”, qui sont les deux motifs invoqués pour Le renvoi du père Pavone de l’état clérical dans une communication envoyée aux évêques des États-Unis par l’archevêque Pierre.

L’évêque diocésain, s’il constate qu’un prêtre est coupable de tels délits, saisira alors le Saint-Siège s’il juge que la peine de destitution de l’état clérical est la peine appropriée. L’évêque diocésain ne peut, de sa propre autorité, révoquer un prêtre de son diocèse de l’état clérical.

De plus, le Code de droit canonique ne précise pas que les peines possibles pour ces deux délits comprennent la destitution de l’état clérical. Le canon 1368 stipule qu’une personne qui profère un blasphème doit être « punie d’une juste peine ». Le canon 1371 stipule que “une personne qui n’obéit pas à l’ordre légitime” de son Ordinaire “et après avoir été avertie, persiste dans la désobéissance, sera punie, selon la gravité du cas, d’une censure ou d’une privation de charge ou d’une autres peines prévues au can 1336, 2-4. Le canon 1336, 5, qui n’entre pas dans le champ des peines pour une violation du canon 1371, mentionne la destitution de l’état clérical.

Ainsi, imposer la destitution de l’état clérical pour ces délits nécessiterait ce qui s’est passé en l’espèce, c’est-à-dire la délivrance de ce que Mgr Christophe Pierre [the apostolic nuncio to the United States] identifiée comme une « décision suprême n’admettant aucune possibilité d’appel ». Seul le Pape, qui jouit du “plein et suprême pouvoir dans l’Église” (canon 332, 1) peut rendre une telle décision contre laquelle il n’y a pas de recours possible.

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Quand le défendeur est-il normalement informé ?

Ordinairement, le prêtre qui a reçu une telle peine est informé en temps opportun. Il serait intéressant de savoir si et quand le Père Pavone a reçu une copie du décret dans lequel la décision suprême a été rendue et de voir si le décret précisait davantage les motifs sur lesquels une décision a été prise qu’il était coupable de blasphème et de désobéissance. Le père Pavone aurait déclaré qu’il n’avait pris connaissance de cette décision, qui, selon Mgr Pierre, était datée du 9 novembre 2022, lorsque la CNA l’a contacté le 17 décembre 2022.

Que se passe-t-il si le prêtre laïcisé persiste à célébrer les sacrements, en particulier la messe ?

Il est interdit à un prêtre laïcisé de célébrer les sacrements, à l’exception d’entendre les confessions et d’absoudre un pécheur en danger de mort (canon 976). Toute autre célébration sacramentelle est illégale et donc un acte de désobéissance.

À quel point le cas de Pavone est-il inhabituel?

Je suis au courant du cas d’un prêtre en France qui a été renvoyé de l’état clérical dans un passé récent en partie à cause de la désobéissance à son évêque.

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Qu’est-ce qui pourrait constituer un « blasphème sur les réseaux sociaux » ? Ce type de charge a-t-il déjà été constaté auparavant ?

Le Dictionnaire catholique moderne par le père jésuite John Hardon, définit le blasphème comme : « Parler contre Dieu d’une manière méprisante, méprisante ou abusive. Le ridicule méprisant grave des saints, des objets sacrés ou des personnes consacrées à Dieu est également blasphématoire parce que Dieu est indirectement attaqué. Il aurait été utile d’identifier les incidents au cours desquels un tel blasphème a été commis, ainsi que la preuve que le père Pavone a refusé de se rétracter lorsqu’il a été informé qu’il était poursuivi pour ce crime canonique. Je n’ai pas entendu parler d’un autre cas récent de renvoi de l’État clérical pour blasphème.

Comme indiqué ci-dessus, le blasphème et la désobéissance ne sont pas punissables dans le Code de droit canonique par la destitution de l’état clérical. Ainsi, les prêtres qui sont reconnus coupables d’avoir commis de tels actes ne s’attendent vraisemblablement pas à recevoir une telle punition. Lorsqu’ils seront accusés pour la première fois de telles infractions canoniques, il y aura probablement un différend quant à savoir si leurs actes constituent en fait un blasphème ou une désobéissance. Puisque le Saint-Siège a choisi d’infliger cette peine qui va au-delà de ce qui est prévu dans le Code de droit canonique, il aurait appartenu à l’évêque diocésain et au Saint-Siège d’avertir le Père Pavone que, s’il était reconnu coupable, il ferait face à de telles une peine qui allait au-delà des dispositions du Code.

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