Sept femmes tuées en Turquie en une seule journée: un triste rappel de la violence domestique

Sept femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en une seule journée mardi à travers la Turquie, selon un recensement établi par la télévision privée Haber Türk.

“Un total de sept femmes ont été sauvagement assassinées à Izmir, Bursa, Sakarya, Erzurum, Denizli et Istanbul”, rapporte Haber Türk, citant de grandes villes du pays telles que Istanbul, la capitale économique, Bursa ou Izmir sur la côte égéenne, ainsi que Sakarya (nord) et Erzurum, en Anatolie orientale, réputée plus conservatrice.

“Les suspects étaient soit leur conjoint actuel, soit des ex-conjoints dont elles étaient séparées”, précise la chaîne, qui mentionne les noms des victimes et affiche pour chacune d’elles sa photo sur son site internet.

Ces femmes, âgées de 32 à 49 ans, ont été tuées par balles ou à l’arme blanche; au moins trois des meurtriers se sont donné la mort, deux ont été arrêtés, un autre a été blessé et est décédé lors de son arrestation.

Le sort du septième, qui s’était évadé de prison pour tuer son épouse, n’a pas été précisé.

En 2023, la plateforme de défense des droits des femmes “We Will stop feminicides” a recensé 315 meurtres de femmes – dont 65 % ont été tuées à leur domicile – ainsi que 248 “décès suspects”, qualifiés de “suicides” par les autorités mais que les féministes attribuent à un tiers, notant la hausse suspecte des défenestrations en Turquie.

Le pays s’est retiré de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes, dite Convention d’Istanbul, en 2021. Cette convention impose aux autorités d’enquêter et de sanctionner les violences faites aux femmes.

À l’inverse, les ONG soulignent qu’en quinze ans, la seule année où le nombre de féminicides a baissé était en 2011, année d’adoption de la Convention d’Istanbul.

Une procédure lancée en 2022 contre la plateforme “We Will stop feminicides” par un procureur d’Istanbul, visant à l’interdire pour “activités immorales”, a finalement été abandonnée en septembre.