Se soigner est devenu un privilège en Haïti : ALIMA répond à la crise sanitaire en mission d’urgence – Haiti

2024-03-10 06:28:08

Dakar, 14 février 2024 – La situation humanitaire en Haïti est alarmante. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a récemment décrite comme la pire crise que les Amériques aient connue en 2024. [1]. ALIMA (Alliance pour l’Action Médicale Internationale) est l’une des rares ONG médicales humanitaires internationales à opérer en Haïti et peut témoigner de l’extrême gravité de cette crise.

« À Port-au-Prince, la majorité des établissements de santé sont dysfonctionnels. Deux jours après qu’ALIMA ait visité le dernier hôpital privé du quartier de Cité Soleil, l’hôpital a été attaqué et pillé par un gang, obligeant à une évacuation d’urgence des patients. Dans le seul hôpital public du district, tout manque : l’eau potable, l’électricité, le matériel, les médicaments et le personnel », a déclaré le Dr Rodrigue Alitanou, responsable des urgences d’ALIMA.

L’arrivée d’ALIMA était très attendue par les autorités sanitaires du pays. En tant qu’expert en réponse d’urgence, ALIMA jouera un rôle essentiel dans la lutte contre l’épidémie de choléra. Selon certaines informations, Haïti est aux prises avec une épidémie de choléra qui a réapparu en octobre 2022. Plus de 70 000 cas suspects et plus de 1 000 décès ont été signalés à la fin de l’année dernière. Pour relever ce défi sanitaire, ALIMA assurera la prise en charge des patients et sensibilisera en menant des campagnes d’éducation et de communication au niveau institutionnel et communautaire.

Les cliniques mobiles d’ALIMA devraient également devenir opérationnelles, visant à offrir des soins primaires aux personnes déplacées internes. Par ailleurs, des spécialistes proposeront des soins obstétricaux et néonatals d’urgence à la maternité de l’hôpital des Chancerelles à Cité Soleil. Depuis plus d’un an, une majorité de femmes accouchent hors des établissements de santé, sans assistance médicale.

Les soins débuteront dans les communes de Cité Soleil, Tabarre et Port-au-Prince, puis incluront celles de Carrefour et Croix de Bouquet.

Depuis plusieurs années, la capitale haïtienne est ravagée par la violence et la pauvreté. La situation s’est rapidement détériorée et a atteint un niveau alarmant en 2023, motivant une mission de sécurité internationale soutenue par l’ONU. Même si la mission tarde à se déployer, la population continue de souffrir de la violence des gangs. En 2023, les violences ont coûté la vie à 5 000 personnes, dont plus de 2 700 civils. [2]. Plus de 310 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile selon un rapport de l’ONU publié en janvier, soit le double du nombre de personnes ayant fui leur domicile en 2023 et au moins 15 fois plus qu’en 2021.

Cette escalade de la violence entrave considérablement la capacité des autorités et des organisations sanitaires à fournir une réponse d’urgence. Selon les prévisions, plus de 5,5 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire et de protection en 2024, soit près de la moitié de la population. [3]. Parce que l’accès aux patients constituera un défi potentiel, ALIMA s’appuiera sur son modèle d’alliance éprouvé et réel et s’associera à une ONG haïtienne pour fournir des services médicaux dans les zones les plus durement touchées. Cette collaboration renforcera la capacité à fournir des soins d’urgence, à développer et à soutenir des campagnes d’éducation et de surveillance épidémiologique, et à renforcer la réponse globale à cette crise humanitaire.

Cette mission d’urgence en Haïti reflète l’identité profonde d’ALIMA : prodiguer des soins là où personne ne va et assurer l’efficacité de ses actions sur le long terme.

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Mélanie Blond
Directrice de la communication
Twitter : @ALIMA_ORG
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