Revêtement de sols et éclairages flambant neufs. Des fanions colorés sur des stands repensés. Ce samedi matin à Sarcelles (Val-d’Oise), c’est jour de marché sous la halle du Village tout juste rénovée. Réfection de la toiture, des sanitaires, mise en conformité les installations électriques et hydrauliques, modernisation des échoppes, des espaces… Près d’un million d’euros ont ainsi été investis par la commune.
Avec une volonté claire : tenter de « donner un nouveau souffle » à ce marché historique en perte de vitesse depuis « une dizaine d’années ».
Peu à peu, le nombre de commerçants s’était écroulé. « Le samedi, on était tombé à 5 et 2 le mercredi », relate Olivier Langlet, chargé de mission Grands Projets pour la ville de Sarcelles.
Bien loin des plus de 200 du très populaire marché du Grand Ensemble. « J’ai connu celui du Village monter dehors jusqu’à la place de la Libération », se rappelle une habitante du quartier depuis plus de trente ans.
Un temps révolu et un manque d’offre apparue clairement comme un grief parmi les réponses des habitants au sondage sur le sujet diffusé par la municipalité. « L’idée était de connaître les manques, leurs besoins, leurs envies », précise-t-elle.
Attirer et fidéliser de nouveaux commerçants
De fait, en parallèle du chantier, la société gestionnaire du marché, est partie en quête de nouveaux venus. Samedi dernier, jour de l’inauguration de la halle rénovée, ils étaient sept à déballer ici pour la première fois. Plusieurs traiteurs, un boulanger ou encore un primeur. Tous sont revenus cette semaine, sauf le poissonnier.
Mais malgré les efforts déployés, des étals restent encore vides. « Nous allons continuer à chercher. On sait que ce n’est pas simple. On le voit dans d’autres villes », note Olivier Langlet.
D’autant qu’il s’agit de les faire venir, mais aussi de les fidéliser. « Je ne faisais pas les marchés jusque-là, c’est surtout pour faire connaître le magasin. Ensuite, il faut que ce soit rentable. On a trois mois pour tester avant de prendre un abonnement ou pas », explique Lynda, cheffe pâtissière du salon de thé oriental Corne de Gazelle à Ézanville.
Rami, du restaurant traiteur libanais Chez Hanna à Paris, veut lui aussi « tenter le coup ». « Après on verra si on peut rester car il y avait beaucoup de monde pour l’inauguration, aujourd’hui c’est plus calme », relève-t-il.
Des allées toutefois clairsemées
En effet, si des queues sont bien formées devant quelques vitrines historiques, les allées restent encore bien clairsemées. Avec une majorité de cheveux blancs et de tempes grisonnantes chez les habitués comme Janine, 84 ans. « Je viens tous les samedis faire mes courses pour plusieurs jours, surtout la viande car il n’y a plus de boucherie au Village. »
Sa voisine n’est pas beaucoup plus jeune. « J’ai mes habitudes depuis longtemps mais c’est sûr qu’il y a surtout des retraités », sourit la presque octogénaire.
Pour Eloy, patron de RD des Marées, présent sur ce marché depuis trente ans, c’est bien là tout l’enjeu. « Il y a une clientèle fidèle mais assez âgée. Elle ne se renouvelle pas ou peu », remarque le poissonnier. Et puis, il y a l’inflation. « Les gens privilégient les supermarchés ou les marchés très populaires mais attention, ce ne sont pas les mêmes produits. »
« La qualité est meilleure », affirme un septuagénaire qui a la chance de « ne pas regarder les étiquettes ». Cependant, certains prix pratiqués sous la halle sont bien un autre sujet remonté lors de la consultation. « Pour moi clairement, la viande c’est trop cher », souffle une retraitée.
De nouvelles animations
Un sujet auquel sera sensible la ville pour la nouvelle offre. Quant à essayer d’augmenter la clientèle, elle s’y emploie. « On développe la communication. On va renforcer la signalétique et multiplier les animations comme bientôt pour le Beaujolais nouveau ou Noël. Ensuite la question sera : Est-ce que les habitants pourront suivre avec la précarité qui s’installe comme partout », note la mairie.
Celle-ci espère pourtant que le marché renouvelé aidera à sa volonté plus globale de « redynamiser » le centre-ville qui n’échappe pas à une baisse des commerces de proximité et une hausse de l’installation des kebabs et autres restaurations rapides.
Si sa marge de manœuvre est limitée, elle peut jouer de son droit de préemption comme sur l’ancienne boucherie Baldacchino pour laquelle un appel d’offres a été lancé. Un « manager de centre-ville » a même été embauché.
2023-10-29 16:04:00
1698843469
#Sarcelles #travaux #modernisation #nouveaux #commerçants #marché #Village #veut #relancer