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La star de la musique malienne, Salif Keïta, suscite des réactions mitigées en tant que conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, chef du coup d’État. Malgré sa renommée internationale et son engagement contre la discrimination, certains fans de musique sont perplexes quant à cette décision.
Salif Keïta est une légende de la musique africaine, connu comme la Voix d’Or de l’Afrique. Mêlant musique traditionnelle Mandé, jazz, blues et styles occidentaux, il a été nominé plusieurs fois aux Grammy Awards pour ses mélodies contagieuses et sa voix puissante. En plus de sa carrière musicale, il est un fervent défenseur des droits des personnes atteintes d’albinisme, une condition génétique qui les expose à la discrimination et à la violence dans certains pays africains.
Mais pourquoi accepterait-il un tel rôle auprès du chef du coup d’État ? Pour comprendre, il faut revenir à trois ans en arrière, lorsque la junte militaire a pris le pouvoir au Mali avec le soutien d’une grande partie de la population. Les Maliens étaient fatigués de la corruption, des difficultés économiques et de l’insécurité causée par une insurrection islamiste. Salif Keïta faisait partie des critiques les plus virulents envers l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, mais il a également exprimé des doutes sur la démocratie dans les pays africains.
Malgré ses prises de position controversées, Salif Keïta semble être en phase avec l’opinion publique malienne qui fait confiance à l’armée à plus de 80%. En rejoignant le Conseil national de transition mis en place par la junte, il espère pouvoir corriger les erreurs du passé. Sa démission ultérieure et sa nomination en tant que conseiller spécial aux affaires culturelles sont vues comme une tentative du colonel Goïta de renforcer sa popularité en prévision des prochaines élections.
Ce n’est pas la première fois que des musiciens africains s’engagent politiquement. Certains ont été persécutés pour cela, comme Fela Kuti ou Angélique Kidjo, qui ont connu l’exil pour avoir critiqué des régimes oppressifs. D’autres se sont alignés sur des dirigeants autoritaires, cherchant à obtenir des avantages financiers ou politiques. Salif Keïta semble marcher sur cette fine ligne entre l’engagement et le soutien à la junte au Mali. Seule l’avenir dira quel sera l’impact de son rôle de conseiller spécial dans cette période de transition mouvementée pour le pays.
