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RRR, le film d’action hyperbolique de Tollywood a un attrait fantasmagorique

RRR, le film d’action hyperbolique de Tollywood a un attrait fantasmagorique

Ce blockbuster à couper le souffle d’Asie du Sud est inspiré par de vrais révolutionnaires indiens, bien qu’il faille une licence artistique abondante pour transmettre une hyperbole spectaculairement spectaculaire.

RRR – qui signifie «Rise, Roar, Revolt» – a été produit à Tollywood, la partie du cinéma indien qui s’adresse à la langue Telugu. C’est la langue principale utilisée dans l’Andhra Pradesh et le Telangana. La capitale de ce dernier est Hyderabad, où Tollywood est basé, offrant une production cinématographique différente de celle de Bollywood basée à Mumbai. L’ode à ce type de cinéma indien peut encore être analysée dans le titre acronyme qui pourrait facilement représenter les initiales des acteurs principaux (tous deux issus de familles profondément enracinées à Tollywood) et du réalisateur telgu : “Rama Rao, Ram Charan et Rajamouli .”

Le film de trois heures est une bromance épique qui se déroule dans les années 20, à l’apogée de la puissance coloniale britannique. Alluri Sitarama Raju (Ram Charan) et Komaram Bheem (NT Rama Rao Jr.), affrontent un gouverneur colonial extrêmement vil (Ray Stevenson) et une épouse encore plus détestable (Alison Doody), pour libérer un enfant kidnappé. Seule Jenny (Olivia Morris) montre un côté plus sympathique des méprisables intrus anglais. Elle développe une affection pour Bheem et traite tous les Indiens d’égal à égal, contrastant fortement avec le despotisme de tous les personnages britanniques du film.

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Le réalisateur SS Rajamouli ne craint pas la grandeur : RRR est un tourbillon d’action CGI qui plie les lois de la physique et la réalité elle-même. Des corps volent dans les airs alors que nous assistons à des explosions monumentales, des giclées de sang et des combats au corps à corps avec des animaux sauvages féroces et des hommes sanguinaires. Les spectateurs auront l’impression d’être plongés dans un jeu vidéo. Il n’est donc pas surprenant que le réalisateur indien ait récemment visité Kojima Productions et apparaisse dans Le prochain jeu de Hideo Kojima.

Les cascades et les effets spéciaux dans RRR sont étonnants alors que la réalité passe par la fenêtre en faveur de la fantaisie du Rajamouli, car il permet à ses personnages de chasser les arcs-en-ciel de la manière la plus hallucinante. Les héros chevauchent des chevaux, des motos, ils sautent des bâtiments en tant qu’athlètes de parkour et, avec la même grâce, ils exécutent des chorégraphies musicales complexes. La partition même devient un emblème des thèmes dépeints dans le film. Ainsi, le Naatu chanson, composée par MM Keeravani, incarne l’esprit de représailles à travers des rythmes passionnants qui remontent le moral.

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Les scènes plus vraies que nature se succèdent sans relâche et atteignent leur paroxysme sans se prendre trop au sérieux, en fait il y a beaucoup d’autodérision dans la grandiosité de l’action. Qu’il soit rapide ou au ralenti, le style est superlatif car il semble rendre hommage à l’œuvre de John Woo. Mais outre le divertissement visuel, RRR est efficace comme une épopée d’une amitié qui triomphe de l’adversité, avec des méchants bien définis et des héros extrêmement charmants et charismatiques. Le film exagère de toutes les manières possibles et c’est le trait qui le rend si attrayant, avec son apparat fantasmagorique.

Le scénario de l’Inde d’avant l’indépendance à une époque purement fictive est utilisé pour véhiculer un message universel contre les envahisseurs, renforcé par la représentation stéréotypée des colons britanniques. De cette façon RRR apparaît comme une œuvre politique qui critique le racisme et l’oppression. Tout comme Hollywood tente actuellement de faire amende honorable pour son histoire de violence, le film de Rajamouli cherche à revenir sur l’oppression de l’Inde pour donner une leçon à notre époque actuelle. La rhétorique visuelle accrue sert de propagande satirique dénonçant les horreurs de l’humanité, transformant l’histoire en une parabole qui peut nous aider à trouver des solutions au chauvinisme culturel actuel.

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Note finale : A

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