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Revue de Nous tous étrangers

Revue de Nous tous étrangers

Dans “All of Us Strangers”, un scénariste solitaire de Londres nommé Adam décide de visiter ses souvenirs d’enfance, pour les besoins de son travail, et de retourner quelque temps dans le quartier où il a grandi. Il y retrouve la maison de son père et rencontre les fantômes de ses parents, victimes d’un accident de voiture mortel alors qu’il avait douze ans. En discutant avec eux, Adam a l’opportunité de partager les amours qu’il n’a pas eu le temps de leur exprimer, les pensées, les peurs et les sentiments qui sont restés si longtemps inexprimés. Leurs rencontres deviennent de plus en plus fréquentes et ainsi Adam parvient peu à peu à se réconcilier avec lui-même, sa sexualité mais aussi avec leur perte, sortant de sa coquille pour rencontrer l’autre locataire solitaire de son immeuble, le mystérieux Harry.

S’inspirant du roman « Strangers » de Taichi Yamada, Andrew Haigh (« Weekend » (2011), « Looking » (2014-2015)) écrit et réalise une histoire d’amour dédiée aux solitaires, aux différents et aux exclus, à ceux qui ils se perdent dans le bruit de la grande ville et se noient dans le calme de l’isolement urbain. Des retrouvailles touchantes avec les aspects doux-amers d’un passé tragique et une histoire d’amour libératrice qui éclaire deux existences troubles et exilées évoluent en parallèle, dans un voyage cinématographique surréaliste qui oscille entre la dure réalité et l’imagination curative d’un esprit désespéré. Heigh nous emmène avec atmosphère à travers la vie de son protagoniste, Adam, révélant peu à peu les cicatrices laissées par la mort de ses parents, son combat contre le chagrin et le poids de son identité sexuelle non acceptée. Son besoin d’acceptation, sa peur du rejet, les blessures restées ouvertes pendant des décennies font revivre les fantômes de son passé et de son présent et deviennent l’occasion d’une exploration de soi libératrice et douloureuse, pleine de rebondissements et d’émotions larmoyantes.

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Entre l’étouffement de la jungle de béton de Londres et l’idylle des banlieues de 1987 – telle que la caractérise le protagoniste du scénario qu’il écrit – Adam redécouvre une partie profondément enfouie de lui-même et revit son passé, cette fois selon ses propres conditions. Avec un excès de nostalgie qui transmet sans effort la douce mélancolie des souvenirs d’enfance fanés, Haigh nous transporte avec désinvolture dans le temps, aux moments d’innocence de l’enfance pour nous rappeler, avec les changements les plus violents, la tristesse et la misère d’une vie adulte solitaire. . . Le seul baume pour les nuits abyssales et les jours d’ennui est l’amour, la romance d’Adam et Harry, un refuge d’amour et de tendresse qui enseigne l’importance de la camaraderie dans la plus grande obscurité de nos jours. L’authenticité et la spontanéité qui régissent la relation entre les deux protagonistes, mais aussi la connexion naturelle qui se développe à travers leur besoin impérieux de contact humain, brillent comme un phare d’optimisme, de compréhension mutuelle et de confiance à une époque où, comme le titre en témoigne, nous sont tous entre nous des étrangers.

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Prêtre emblématique de “Fleabag” (2016-2019), Andrew Scott joue aux côtés de Paul Mescal dans l’excellent “Aftersun” (2022) et ensemble, ils livrent deux performances captivantes, dans les rôles respectivement d’Adam et Harry, donnant vie à un multi -duo à facettes, deux aspects torturés qui cherchent désespérément un peu d’espoir, dans un monde qui en consomme de plus en plus chaque jour. Le manque de confort familial et la soif d’amour, sans inhibitions ni critiques, sont leur dénominateur commun qui les appelle à unir leur solitude et à tourner le dos à tout ce qui leur fait mal. Alors qu’Adam rend visite à ses parents, Claire Foy (« The Crown » (2016-2023), « Women Talking » (2022)) et Jamie Bell (« Billy Elliot » (2000)), coincés dans l’espace et le temps de leur mort, il retrouve son moi de douze ans et se débarrasse du sérieux et de la dureté que son âge lui impose. Le plus impressionnant est que même si les parents et l’enfant ont le même âge, la dynamique qui existe entre les trois personnages met si clairement en évidence les rôles que l’on comprend immédiatement la relation entre eux, même la condition qui existe est complètement paradoxale et contre nature.

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Dans « All of Us Strangers », Andrew Haigh nous invite à une tendre histoire d’amour, d’exploration de soi et d’acceptation de soi avec des notes de surréalisme, qui attire l’attention par ses performances, son atmosphère immersive mélancolique et les émotions authentiques qu’elle véhicule, pliant même la plupart des callosités. Voyageant du Londres animé aux banlieues idylliques des années 80, le film oscille entre la nostalgie des souvenirs d’enfance et l’isolement urbain étouffant de la grande ville, nous entraînant dans un voyage doux-amer entre le présent et le passé. L’histoire d’amour authentique des très talentueux acteurs Andrew Scott et Paul Mescal et les retrouvailles touchantes d’un enfant avec les parents qu’il a perdus avant de pouvoir en profiter font de “All of Us Strangers” un drame psychologique incomparablement émouvant dont on se souviendra longtemps il est temps de venir..

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