Revue de concert : Arctic Monkeys, Oslo Spektrum : Singes en dressage libre

Arctic Monkeys est l’un des rares groupes de rock en 2023 qui semble réparer tout ce qu’il essaie.

Lorsque les Arctic Monkeys tournent en Europe avec dans leurs bagages “The Car”, acclamé par la critique l’année dernière, ce n’est pas avec une setlist qui se concentre principalement sur ce disque ou sur le prédécesseur au son légèrement similaire “Tranquility Base Hotel & Casino” ( 2018).

Cela a probablement du sens : “The Car” est un album polarisant – un juke-box presque grotesquement élégant d’un imaginaire des années 70 où Bacharach et Bowie rencontrent des paroles énigmatiques et drôles et de petits rebondissements mélodiques.

Comparé au succès énorme et soutenu de ‘AM’, qui s’est maintenu en tête du classement des albums britanniques pendant dix années consécutives, il est déjà presque oublié. Dommage, car il contient plusieurs des meilleures chansons qu’Alex Turner et ses compagnons primates ont concoctées à ce jour.

Le persistant et inquiétant “Sculptures of Anything Goes”, l’un des morceaux les moins accessibles de “The Car”, donne le coup d’envoi de la soirée, et le quatuor de Sheffield démontre avec lui que ce concert se déroulera à leurs conditions. Le leader apparaît comme un Elvis mince en 1977, mais chante beaucoup mieux.

Suivent ensuite des airs plus anciens et beaucoup plus percutants (“Brianstorm”, “Crying Lightning”, “Teddy Picker”), sans qu’aucune des personnes présentes n’y ait apparemment d’objections sérieuses. Au contraire. Quand des grognements comme “Ne t’assieds pas parce que j’ai déplacé ta chaise” et “Pourquoi m’appelles-tu seulement quand tu es défoncé ?” lancé, il devient rapidement clair que le groupe se sent aussi à l’aise dans l’ancienne grandeur que dans le matériel plus récent et moins immédiat.

Turner Oslo flirte avec acharnement pendant “Arabella”, mais n’arrive pas tout à fait à maintenir le même élan sur un “Pretty Visitors” tenace. “Fluorescent Adolescent”, quant à lui, se présente dans un enregistrement étincelant, en partie grâce à un public en feu.

Cependant, “There’d Better Be a Mirrorball” remporte le prix du plus beau gâteau de la soirée. En fait, cela sonne mieux en direct que dans la version studio d’un raffinement presque exquis. “Star Treatment” ne frappe pas aussi bien. “Est-ce que je veux savoir?”, “505”, “Je veux être à toi” et “RU Mine?” cependant, déclenche un chant qui peut et doit être mesurable sur l’échelle de Richter, et qui est une denrée rare dans Spektrum, quel que soit l’artiste.

Mais le meilleur de tous les numéros de la soirée est “Body Paint”, où toutes les impulsions du groupe se rencontrent, de leur pop la plus sophistiquée au rock prog purement musclé. Turner menace de briser complètement la guitare, mais heureusement la pose avant que des objets de valeur ne soient perdus.

Vous pouvez lentement vous retrouver à souhaiter plus de chansons de “The Car” – notamment des friandises véritablement accrocheuses telles que “I Ain’t Quite Where I Think I Am” et “Jet Skis On the Moat”. Et il devrait y avoir une loi interdisant d’avoir une chanson comme “Only Ones Who Know” dans le catalogue sans l’interpréter à chaque occasion possible. Ce n’est pas tout le monde jusqu’à ce que le groupe de spectacle sur scène prépare ce soir, que ce soit visuellement ou verbalement.

Mais ce sera une blague. Arctic Monkeys est – à plusieurs égards – l’un des rares groupes de rock vraiment géniaux qui nous reste en 2023.

Ce genre d’oblige, et le groupe prend ses responsabilités de front, tout en se réservant le droit de faire exactement ce qu’il veut. Ce n’est pas seulement contagieux, mais se traduit par l’un des concerts les plus drôles de l’année jusqu’à présent.