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Révolution en oncologie : l’importance de la classification biologique des cancers

Révolution en oncologie : l’importance de la classification biologique des cancers

En 2020, l’Institut Gustave-Roussy, associé à l’Inserm, CentraleSupélec et l’université Paris-Saclay, a lancé le Centre national de précision en oncologie, baptisé Institut Hospitalo-Universitaire Prism.

Le but est de comprendre les mécanismes moléculaires impliqués pour chaque patient atteint de cancer afin de mieux prédire l’évolution de la maladie, en se basant sur des paramètres biologiques, moléculaires, immunologiques…

À terme, l’IHU Prism vise à identifier les patients porteurs des formes les plus agressives d’un cancer dès le diagnostic pour anticiper d’éventuelles résistances aux traitements et permettre aux patients d’accéder à l’innovation thérapeutique très tôt dans leur parcours de soins, avant les rechutes, selon le centre anticancer.

Les travaux menés dans le cadre du programme ont poussé les chercheurs à remettre en question la classification des cancers par organe.

Un patient reste, pour tous les acteurs de la chaîne de soins, atteint d’un cancer du foie, du rein ou du pancréas, même en cas de cancer métastatique ayant colonisé d’autres organes.

Dans un article paru le jeudi 1er février dans la revue Nature, ils plaident en faveur d’une nouvelle classification des cancers métastatiques, cette fois-ci basée sur des critères biologiques.

Une classification devenue un obstacle

La chirurgie et la radiothérapie, les deux traitements principaux des cancers au 20ème siècle, se concentraient sur l’organe où se trouvait la tumeur. Ainsi, les cancers étaient classés selon l’organe touché : poumon, sein, pancréas…

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Cependant, les chercheurs soulignent un décalage entre cette classification et les nouveaux traitements développés par l’oncologie de précision.

« La classification actuelle en oncologie, basée sur l’organe où le cancer est apparu, ne correspond plus aux avancées thérapeutiques des dernières années. Pire encore, elle est parfois un frein qui empêche certains patients d’accéder à un traitement adapté. Plus de 80 ans après la création de la classification TNM par Pierre Denoix, ancien directeur général de Gustave Roussy, il est maintenant crucial d’adopter une approche moléculaire des cancers métastatiques, en lien avec les avancées de la recherche », résume le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de Gustave-Roussy.

Aujourd’hui, les traitements ciblés reposent sur le profil moléculaire d’une tumeur, ses caractéristiques biologiques et immunitaires. Au sein d’un groupe de cancer d’un organe, des variations moléculaires et biologiques coexistent.

Pour un même organe, il peut exister une variété de cancers, évoluant différemment en raison de leur profil biologique distinct.

Aujourd’hui, ce sont ces variations moléculaires qui orientent le choix d’une thérapie ciblée plutôt que l’organe lui-même.

En pratique

Certains patients atteints d’un cancer du poumon surexpriment la protéine HER2, un récepteur naturellement présent dans l’organisme régulant la prolifération cellulaire. Dans certains cancers, le nombre de ces récepteurs HER2 augmente de manière anormale et favorise la croissance des cellules cancéreuses.

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La surexpression de HER2 se retrouve dans 12 à 20 % des cancers du sein, mais aussi dans certains cancers du poumon ou du rein. Des thérapies ciblées ont fait leurs preuves dans le cancer du sein HER2 positif. Des essais cliniques montrent de bons résultats chez les patients atteints d’un cancer du poumon HER2 positif.

Dans ce cas précis, c’est bien la caractéristique HER2 positif qui guide le choix du traitement, et non le fait qu’il s’agisse d’un cancer du poumon.

Une perte d’opportunités pour des millions de patients

Une subtilité qui a son importance car selon les scientifiques du programme PRISM, la classification actuelle prive des millions de patients d’accéder à des traitements innovants, ne correspondant pas au bon segment.

Ainsi, un traitement efficace a été approuvé en 2014 pour les cancers ovariens chez des femmes présentant la même mutation génétique. Il a ensuite été approuvé en 2018 pour les cancers du sein et seulement en 2020, 6 ans après la première approbation, pour les cancers du pancréas et de la prostate.

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« Ces retards s’expliquent par la segmentation des essais cliniques, qui doivent démontrer leur efficacité par type d’organe d’origine du cancer », regrettent les scientifiques. « Les essais cliniques de phase III, permettant d’obtenir une autorisation de mise sur le marché, nécessitent un grand nombre de patients et il peut être difficile de recruter suffisamment de personnes ayant les mêmes spécificités biologiques, associées à une histologie dans un organisme d’origine similaire, pour garantir une signification statistique significative ».

Cependant, classifier les cancers selon leurs caractéristiques moléculaires nécessite de mettre à la disposition des médecins des outils adaptés.

« Pour permettre à tous les patients français d’y accéder, nous sommes en train de déployer une plateforme industrielle de biopsie liquide permettant de réaliser un profil génomique sur un panel de plus de 300 gènes à partir d’une simple prise de sang, quel que soit l’endroit où la personne est traitée », assure le Pr Fabrice Barlesi.

Ce profilage moléculaire constituerait une étape supplémentaire dans l’oncologie de précision.

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2024-02-26 08:15:00

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