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Révélation des gagnants des 1000 mégawatts au Québec: des projets industriels d’envergure

Révélation des gagnants des 1000 mégawatts au Québec: des projets industriels d’envergure

Ils sont rares, précieux et convoités. Un grand mystère entourait l’identité des bénéficiaires des 1000 mégawatts (MW) encore disponibles pour des projets industriels au Québec. Radio-Canada a obtenu les noms des 11 gagnants.

Les heureux élus font partie d’une très longue liste d’entreprises qui avaient déposé des demandes de blocs d’énergie sur le bureau du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec. Pierre Fitzgibbon avait comparé le tout à une liste de cadeaux de Noël.

Commençons d’abord avec la moins grande surprise sous le sapin : Northvolt. Le projet de méga-usine en Montérégie récolte la part du lion avec 360 mégawatts (MW). Cet accès à la puissance d’Hydro-Québec permettra à cette entreprise suédoise de fabriquer des batteries pour véhicules électriques.

Le deuxième grand gagnant est TES Canada, un autre projet de plusieurs milliards de dollars, qui sera présenté vendredi à 10 h à Shawinigan. Cette entreprise belge a obtenu 150 MW pour produire de l’hydrogène vert destiné à verdir le transport lourd, entre autres.

Des projets de grande ampleur

Pour prendre la pleine mesure de ces projets, on peut utiliser comme référence le Centre Bell, qui a besoin d’une puissance de 5 MW d’électricité pour fonctionner. Le débit d’énergie nécessaire à Northvolt est donc 72 fois supérieur à l’amphithéâtre qui sert notamment au Canadien de Montréal. Depuis 20 ans, un seul projet au Québec avait requis plus de 50 MW, soit la mine d’or de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue. Parmi les projets retenus par Pierre Fitzgibbon, six dépassent cette marque. Selon nos sources, le troisième bénéficiaire des blocs d’énergie est l’entreprise Greenfield, qui veut produire de l’hydrogène vert à Varennes, en Montérégie, afin de verdir le carburant des navires du port de Montréal. Elle a obtenu la centaine de mégawatts qu’elle espérait.

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Le premier ministre du Québec, François Legault, en compagnie du vice-président de Volta Énergie Solutions, Dejae Chin, à Granby, le 5 septembre 2023. Photo: La Presse canadienne / Christinne Muschi

La compagnie sud-coréenne Volta Energy Solutions a aussi obtenu une centaine de mégawatts pour son projet d’usine de feuilles de cuivre à Granby, en Estrie. Sa production est destinée au marché nord-américain des batteries de véhicules électriques.

La minière Nouveau Monde Graphite a obtenu 77 MW. Elle en avait fait l’annonce sur son site web le mois dernier. Le graphite, un minerai stratégique essentiel à la fabrication des batteries, alimentera notamment l’usine de Ford à Bécancour qui, de son côté, s’est fait accorder 75 MW.

Une avalanche de demandes

Le gouvernement a reçu plus de 150 requêtes d’entreprises pour obtenir des blocs d’énergie, dont au moins 57 demandes qui dépassaient les 50 MW. Au total, plus de 30 000 MW étaient espérés, mais Hydro-Québec n’a pas du tout la marge suffisante pour cela. Depuis l’adoption du projet de loi 2, c’est le ministre Fitzgibbon qui choisit les projets que la société d’État doit alimenter à partir de 5 MW. Il y a un intérêt international pour le tarif industriel (tarif L) très compétitif d’Hydro-Québec, le moins élevé en Amérique du Nord. Jeudi, des groupes environnementaux ont réclamé un moratoire sur l’attribution des blocs d’énergie, par crainte d’une pénurie d’électricité.

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Trois projets d’hydrogène

L’entreprise Air Liquide, installée à Bécancour, a obtenu une cinquantaine de mégawatts pour produire de l’hydrogène vert. Au total, avec TES Canada et Greenfield, ce sont donc 300 des 1000 MW disponibles qui alimenteront cette filière.

En janvier, le ministre Pierre Fitzgibbon avait pourtant prévenu que le Québec n’avait pas les moyens d’accepter les 9000 MW de projets d’hydrogène sur son bureau. “On ne peut pas en faire, de l’hydrogène, on n’a pas d’électricité” avait-il dit.

Je suis surpris, c’est un peu confondant a réagi le PDG de la firme Charbone, Dave Gagnon, un promoteur d’hydrogène en attente de réponse à sa demande de quelques mégawatts pour un projet à Sorel-Tracy.

Lorsque nous avons contacté le cabinet du ministre au sujet de cette apparence de revirement, on nous a encouragés à poser nos questions lors de l’annonce du projet de TES Canada, vendredi.

Malgré l’absence de réponse à son projet, Dave Gagnon se réjouit pour la filière : “Ce que je trouve de bon dans tout ça, c’est qu’on parle d’hydrogène.”

Selon le professeur Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, les projets retenus sont de bons projets car ils visent non pas à exporter de l’hydrogène à des clients étrangers mais à faire des carburants liquides qui peuvent être directement utilisés au Québec. “Ce sont des projets qui ont le mérite de structurer de manière intéressante le tissu industriel québécois et qui vont être utiles pour la décarbonation.”

Les critères retenus pour choisir les projets

Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, ce n’est pas la création d’emplois qui a guidé les choix du ministre. Les critères retenus sont les suivants : la capacité technique d’Hydro-Québec à alimenter un projet ; l’acceptabilité sociale d’un projet ; la capacité d’un projet à décarboner le Québec (c’est-à-dire à réduire les émissions de gaz à effet de serre) ; la création de richesse et la contribution à la valeur économique. La compagnie Minerai de fer du Québec, propriétaire de la mine du lac Bloom, près de Fermont, a obtenu 25 MW. Waste Management, qui veut produire du gaz naturel renouvelable à partir de déchets, s’est fait octroyer 15 MW. Le centre de données de l’entreprise américaine Vantage obtient 10 MW et l’allemande Duravit se fait accorder 10 MW pour son usine d’équipement de salle de bains à Matane.

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Cyril Dufau-Sansot, PDG d’Hy2gen, ne fait pas partie des heureux élus. Son projet d’hydrogène et d’ammoniac verts à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, a besoin de 300 MW. Il a toutefois bon espoir que d’autres blocs d’énergie seront attribués au cours des prochains mois si Hydro-Québec parvient à dégager de la marge de manœuvre.

Pour être certaine d’être retenue, Hy2gen a reconfiguré son projet et a retardé de deux ans sa date prévue pour une entrée en activité de l’usine. Hydro-Québec prévoit augmenter sa production de 8000 à 9000 MW d’ici 2035. Le quart de cet ajout (soit environ 2000 MW) nourrira la croissance économique, notamment celle des filières industrielles nécessaires à la transition énergétique.
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