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Retrait de la Minusma de Ber en raison de la dégradation de la sécurité : tensions entre l’ex-rébellion touareg et la junte

Retrait de la Minusma de Ber en raison de la dégradation de la sécurité : tensions entre l’ex-rébellion touareg et la junte

La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a annoncé dimanche qu’elle a “anticipé” son retrait d’un camp dans le nord du pays en raison de la détérioration de la sécurité dans la région. Cette décision fait suite à une attaque terroriste au cours de laquelle l’armée malienne a perdu des soldats. La Minusma a déclaré sur X (anciennement Twitter) : “La Minusma a anticipé son retrait de Ber en raison de la dégradation de la sécurité dans la zone et des risques élevés que cela fait peser sur nos Casques Bleus”. Cependant, aucune précision n’a été donnée concernant la date de départ prévue et le nombre de soldats concernés. La Minusma a également appelé les acteurs impliqués à éviter toute action qui pourrait compliquer davantage l’opération. Le retrait des Casques bleus burkinabè de Ber fait partie du plan de retrait de la Minusma du Mali d’ici la fin de l’année. La décision de mettre fin à la mission de la Minusma a été prise par le Conseil de sécurité des Nations unies en juin, en réponse à une demande de la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020. Le retrait des quelque 11 600 soldats et 1 500 policiers de différentes nationalités présents au Mali se déroulera progressivement jusqu’au 31 décembre. Selon un responsable local de la sécurité, le camp de Ber a été entièrement occupé par l’armée malienne sans incident. La zone de Ber est également le théâtre de tensions entre l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’une part, et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ex-rébellion touareg, d’autre part. Dans un communiqué, la CMA a déclaré que la Minusma devait simplement quitter le camp sans le céder à une autre entité. La CMA a également accusé l’armée malienne de vouloir occuper les sites de la Minusma situés dans les zones qu’elle contrôle. Les tensions entre la CMA et la junte ont augmenté récemment en raison de la remise en question de l’accord de paix d’Alger de 2015 par les militaires, notamment par l’approbation d’une nouvelle Constitution en juin. La CMA a affirmé avoir repoussé une attaque complexe menée par les forces maliennes et Wagner à Ber. Face à ces tensions, la CMA a décidé de rappeler tous ses représentants de Bamako pour des raisons de sécurité. La junte a également signalé des affrontements avec des terroristes dans la zone de Ber, faisant six morts et quatre blessés dans ses rangs. Ces affrontements ont eu lieu après une tentative d’incursion et des tirs de harcèlement contre les unités de l’armée malienne censées s’installer à Ber dans le cadre du processus de rétrocession des sites de la Minusma. Depuis qu’elle a pris le pouvoir, la junte met l’accent sur la souveraineté du pays et s’est tournée vers la Russie, rompant ainsi son alliance avec la France et ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme. Le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire depuis 2012, qui a débuté dans le nord du pays et s’est propagée au centre ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.

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