Retour toute la semaine sur la carrière de Jane Birkin, décédée le dimanche 16 juillet, qui nous a quittés. Elodie Suigo avait rencontré la chanteuse et actrice à l’été 2021. Dans ce cinquième et dernier épisode, Jane Birkin revient sur la chanson “Ces murs épais”.
Elle était l’Anglaise préférée des Français : Jane Birkin est morte à l’âge de 76 ans, dimanche 16 juillet à Paris, après avoir laissé une empreinte indélébile dans la chanson et le cinéma. Dans une série d’entretiens sur franceinfo, avec Élodie Suigo dans le Monde d’Élodie diffusée en juillet 2021, l’actrice et chanteuse est revenue sur les moments forts de sa vie avec cinq chansons marquantes. Aujourd’hui, retour sur “Ces murs épais”.
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franceinfo : La chanson “Ces murs épais” est évidemment un hommage à votre fille Kate, disparue très, très brutalement.
Jeanne Birkin : Oui. C’est une réflexion sur les conventions des cimetières et sur le fait d’aller déposer des fleurs. Maintenant, quand je vois un fleuriste, je pense directement au cimetière. Qu’est-ce que je pourrais apporter ? Des chrysanthèmes parce que c’est presque la date de sa mort. En été, quelles fleurs ? Il y a si peu de fleurs en été, au printemps. Cela teinte tout le deuil, tout le monde le sait. Alors je vais au cimetière et le gardien est adorable, il dort sur place, il dit qu’il va veiller. Maintenant, il veille sur trois personnes. Mes visites sont très, très rapides car dès que vous regardez les tombes, vous pensez à ce qui se passe en dessous et c’est insupportable. Cette chanson parle de ça et Étienne me comprenait parfaitement. C’est lui qui a trouvé le titre “Ces murs épais”, mais ce sont des baisers de lierre.
Que retenez-vous de Kate ?
“Kate était une personne d’une douceur absolue et qui portait son regard vers les autres.” – Jane Birkin à franceinfo
Quand elle était photographe, quand elle te prenait en photo, tu savais que son regard était bienveillant. Quand j’ai été si malade, elle était constamment là, sa main dans la mienne, comme je le faisais quand elle n’allait pas bien. Elle avait tellement peur pour moi et se souciait tant de Charlotte. D’ailleurs, elle a sauvé Charlotte lorsqu’elle a eu une rupture d’anévrisme. Elle a eu la présence d’esprit de lui dire de faire une IRM. Ce n’est pas moi qui ai emmené Charlotte voir un médecin généraliste, qui lui a dit qu’elle avait simplement mal à la tête. Non, c’est Kate.
C’est difficile de ne pas la considérer comme un ange malgré le fait qu’elle était violente et perturbée pendant son adolescence. Nous avons eu des disputes. De cette époque adolescente, je garde maintenant ses folies et ses excentricités que je ne retrouve nulle part ailleurs. Dans son regard sur les photos, il y a une tendresse absolue et une blessure.
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