De gauche à droite: Asa Hutchinson, Chris Christie, Mike Pence, Ron DeSantis, Vivek Ramaswamy, Nikki Haley, Tim Scott et Doug Burgum, candidats républicains, à Milwaukee, aux États-Unis, le 23 août 2023 ( AFP / KAMIL KRZACZYNSKI)
C’est le premier grand événement de l’élection présidentielle américaine de 2024: les candidats républicains ont commencé à débattre mercredi, en l’absence du favori Donald Trump, déterminé à semer la pagaille.
Huit prétendants à la Maison Blanche prendront part à ce débat de deux heures animé par Fox News, dont le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui cherche à rattraper l’ancien président dans les sondages.
Donald Trump a choisi de snober cet événement, organisé à Milwaukee dans le Wisconsin, en raison de son avance confortable dans les enquêtes d’opinion républicaines.
Donald Trump, en Pennsylvanie, le 20 mai 2019 ( AFP / Brendan Smialowski)
C’est un paradoxe troublant: malgré les quatre inculpations dont il a fait l’objet en moins de six mois, l’ancien dirigeant écrase pour le moment tous ses rivaux dans la course pour l’investiture.
Chaque rebondissement dans sa longue saga judiciaire lui rapporte des millions de dollars en dons, de la part de partisans convaincus que le septuagénaire est victime d’une “chasse aux sorcières”.
– DeSantis, Pence, Haley –
(de g. à d.) Montage des photos des candidats républicains: Chris Christie, Vivek Ramaswamy, Mike Pence, Ron DeSantis, Nikki Haley, Asa Hutchinson, Doug Burgum et Tim Scott, le 22 août 2023 ( AFP / Joseph Prezioso)
Comment susciter l’enthousiasme autour du premier débat des primaires en l’absence du favori ?
C’est le défi que doit relever la chaîne Fox News, dont la relation avec Donald Trump s’est fortement détériorée ces derniers mois, ainsi que les rivaux de l’ancien magnat de l’immobilier.
Tous ont du mal à se faire remarquer dans un univers politique et médiatique entièrement concentré sur les déboires judiciaires de l’ancien président.
À commencer par Ron DeSantis, actuellement deuxième dans les sondages mais dont le statut de vedette montante de la droite dure a été sérieusement remis en question ces dernières semaines.
Ou encore l’ancien vice-président Mike Pence, qui, après des années de loyauté indéfectible envers Donald Trump, a changé de ton à la suite de l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021.
D’autres candidats relativement inconnus du grand public et possibles prétendants à un poste de vice-président – Vivek Ramaswamy, Tim Scott ou encore Nikki Haley – chercheront également à avoir leur moment de gloire.
Mais l’équation est d’autant plus complexe que Donald Trump lui-même a décidé d’assurer la contre-programmation.
– Le pied de nez de Trump –
Affaires judiciaires principales auxquelles fait face Donald Trump, ancien président des États-Unis, jusqu’au 4 août 2023 ( AFP / Olivia BUGAULT)
L’ancien président, qui aime provoquer, a accordé une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, qui est diffusée sur X (anciennement Twitter) à la même heure que le débat.
“Ça va faire des étincelles. Profitez-en bien !”, a-t-il prédit sur son réseau sociale Truth Social.
Cela révèle la nature singulière de la campagne dans laquelle l’ancienne star de la téléréalité s’est lancée : dès le lendemain, Donald Trump se rendra à Atlanta pour se rendre aux autorités de Géorgie, où il est accusé d’avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020.
Photo fournie par le bureau du shérif du comté de Fulton montrant Rudy Giuliani, ancien avocat de Donald Trump et ancien maire de New York, lors de sa présentation à la prison du comté de Fulton, le 23 août 2023 à Atlanta, aux États-Unis (FULTON COUNTY SHERIFF’S OFFICE / -)
En pratique, M. Trump sera formellement placé en état d’arrestation. Les autorités de cet État du sud-est du pays devraient ensuite prendre sa photo d’identité judiciaire, le fameux “mugshot”, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le candidat républicain.
Il sera ensuite libéré.
Plusieurs photos de ses co-accusés, dont celle de son ancien avocat Rudy Giuliani, ont déjà été publiées mercredi soir, faisant le bonheur des réseaux sociaux.
– Biden fait de la publicité –
Parmi les téléspectateurs du débat de Fox News – le premier grand événement de la campagne – figure le président démocrate Joe Biden.
Joe Biden, en Californie, le 23 août 2023 (AFP / Mandel NGAN)
Le dirigeant octogénaire, candidat à sa réélection, fera face au vainqueur de ces primaires républicaines lors de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, sauf grosse surprise.
Il a lui-même accéléré le rythme de sa campagne : une publicité sur sa candidature a été diffusée juste avant l’émission de Fox News, chaîne préférée des conservateurs.
L’Amérique assistera-t-elle à un remake de l’élection de 2020 ? Donald Trump se projette déjà dans le combat. Accusant, sans preuves, le président actuel de diriger ses ennuis judiciaires, il l’a affublé d’un de ses célèbres surnoms : “Joe-la-Crapule”.
Le président démocrate s’abstient de commenter les multiples inculpations de son rival, soucieux de ne pas alimenter les accusations d’instrumentalisation de la justice.
