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“Rembourser les préservatifs pour les jeunes”

“Rembourser les préservatifs pour les jeunes”

Le nombre de cas de syphilis, de chlamydia et surtout de gonorrhée augmente de manière alarmante. Les applications de rencontres, le confinement dû au coronavirus, l’annulation de la prévention à l’école, les médicaments PrEP contre le VIH… ce sont autant d’explications possibles. De plus, la gonorrhée devient de plus en plus résistante aux antibiotiques existants. « Un plan national contre les MST est nécessaire de toute urgence. »

D’après les chiffres de l’institut de santé Sciensano il semble que le nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST) soit en augmentation en Belgique. En particulier, les cas de gonorrhée, également appelée « goutte-à-goutte », ont doublé en quatre ans. L’année dernière, il y a eu environ 130 diagnostics pour 100 000 habitants. Cette situation augmente principalement chez les jeunes hommes hétérosexuels, mais aussi – et c’est nouveau – chez les jeunes femmes.

Pourquoi le nombre de MST augmente-t-il ?

“Cette augmentation dure depuis des années”, explique Boris Cruyssaert de Sensoa. « Les chiffres belges suivent une tendance générale en Europe, où les cas de syphilis, de gonorrhée et de chlamydia sont également en augmentation. Il n’y a pas d’explication concluante, bien que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) formule quelques hypothèses. Chez les hommes homosexuels, l’augmentation des MST est souvent attribuée à l’utilisation de médicaments PrEP, une pilule qui prévient l’infection par le VIH. Les hommes homosexuels utilisent désormais régulièrement la PrEP, ce qui constitue un atout dans la lutte contre le VIH. Mais cela signifie que le préservatif est quelque peu oublié et que les hommes sont plus sensibles aux autres MST contre lesquelles la PrEP ne protège pas. De plus, il pourrait y avoir davantage de diagnostics car les hommes sont testés pour les MST tous les trois mois dans un centre de référence VIH avec leur nouvelle prescription de PrEP. Plus de tests signifie donc également plus de diagnostics.

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Pour les hommes et les femmes hétérosexuels, l’explication de l’augmentation des MST est légèrement moins évidente. Comme pour de nombreuses tendances récentes de la société, il est notamment fait référence au confinement dû au coronavirus. “En raison du confinement, les jeunes ont sauté un certain nombre d’étapes dans leur développement sexuel”, soupçonne Cruyssaert. «Les contacts sociaux étant minimes, les jeunes n’ont pas pu expérimenter suffisamment et ont immédiatement eu de véritables rapports sexuels après la pandémie. Certains messages préventifs peuvent avoir été perdus pendant cette période en raison de l’enseignement à distance. De plus, le fait que les écoles de deuxième et troisième années ne soient plus obligées d’accorder une grande attention à l’éducation relationnelle et sexuelle n’aide pas. Ce dernier a été mentionné dans les notes de bas de page par les responsables politiques lors de l’ajustement des nouveaux objectifs éducatifs.

En raison du confinement, les jeunes ont sauté un certain nombre d’étapes dans leur développement sexuel.

Une dernière hypothèse de travail sur l’augmentation des MST avancée par l’ECDC est que les jeunes changent de plus en plus de partenaires sexuels en raison de l’utilisation d’applications de rencontres. “Cette affirmation est difficile à étayer car il existe peu de recherches sur la vie sexuelle des jeunes”, nuance Cruyssaert. “Mais il se pourrait effectivement que les jeunes entrent dans un réseau avec des partenaires sexuels plus changeants via des applications de rencontres.”

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La gonorrhée devient de plus en plus résistante aux antibiotiques

Les maladies sexuellement transmissibles telles que la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis peuvent être facilement traitées avec des antibiotiques. Mais pour la gonorrhée, un danger se cache au coin de la rue.

«La bactérie responsable de la maladie, Neisseria gonorrhoeae, est très sensible à la résistance aux antibiotiques», explique Veerle Doossche de Sensoa. «Pour l’instant, nous pouvons encore bien traiter l’infection. Mais il faut être vigilant. Le problème est donc suivi de près par l’Institut de médecine tropicale. C’est nécessaire car la gonorrhée n’est pas anodine. Chez les femmes, une infection peut entraîner des douleurs chroniques dans le bas-ventre et des problèmes de fertilité.

“Rembourser les préservatifs pour les jeunes”

Sensoa préconise un plan national contre les MST qui améliore la prévention et l’accès aux tests et aux traitements. «Tout comme le plan national VIH, une approche structurée est également nécessaire pour les MST avec tous les partenaires impliqués», explique Cruyssaert.

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Les mesures possibles incluent une plus grande attention aux MST et à l’utilisation du préservatif dans les cours scolaires, la mise à disposition de davantage de préservatifs dans les lieux de rassemblement des jeunes, la réduction du coût des tests de dépistage des MST en ligne, le remboursement des préservatifs pour les jeunes, comme en France, et une communication ouverte et honnête sur les MST entre les jeunes. les partenaires.

Enfin, les jeunes ont aussi besoin de discrétion. « Un jeune qui se rend aujourd’hui chez le médecin pour un test de dépistage des MST n’a aucun anonymat, car le remboursement de la visite chez le médecin ou du test du VIH revient aux parents. Cela doit changer.

2024-03-19 19:09:59
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