Le gouvernement algérien a engagé des démarches officieuses et discrètes pour demander au Koweït de jouer le rôle de médiateur et d’intermédiaire avec Les Emirats Arabes Unis, l’État du Golfe avec lequel les autorités algériennes entretiennent des relations tendues, notamment depuis 2021. Selon nos sources, les relations entre Alger et Abu Dhabi sont dans une impasse.
Les dirigeants des deux pays peinent à établir un dialogue constructif, d’autant plus que les autorités émiraties ont apparemment perdu patience face à l’agressivité permanente des politiques algériens et des médias affiliés au régime algérien, qui alimentent un profond sentiment anti-émirati au sein de la population algérienne.
À Alger comme à Abu Dhabi, les dirigeants campent sur leur position et aucun camp ne semble vouloir faire des concessions à l’autre. L’Algérie reproche aux Emirats leurs manœuvres de complot contre sa sécurité nationale, alors que les Émirats reprochent à l’Algérie son allégeance à la Turquie et au Qatar, ainsi que ses actions hostiles aux intérêts émiratis en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.
Pour désamorcer cette crise, le régime algérien tente la piste du Koweït, une principauté qui jouit d’un important capital de crédibilité et du respect de l’ensemble des pays du Golfe. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune veut procéder à une désescalade avec ce pays riche du Golfe, qui entretient d’excellentes relations avec l’Occident, la Russie, la Chine, ainsi que toutes les puissances émergentes.
Selon nos sources, les récents contacts officiels et officieux initiés par Tebboune avec le prince héritier de l’État du Koweït, Cheikh Mishaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, visent à améliorer significativement les relations de l’Algérie avec le Conseil de coopération du Golfe.
Le Koweït a joué un rôle décisif dans le retour à la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite, ses alliés et le Qatar, à la suite de la crise du Golfe entre 2017 et 2021. Le régime algérien espère ainsi bénéficier de l’aura du Koweït pour trouver des solutions lui permettant de lever les blocages qui compromettent ses relations avec les Emirats Arabes Unis. Mais, pour le moment, rien n’indique que ce pari sera réellement gagnant pour Alger.