Avec le changement climatique, la gestion de l’eau est devenue un défi de plus en plus urgent. Pour faire face aux épisodes de sécheresse, le Valais mise sur les connaissances ancestrales. Dans le Val d’Anniviers, deux anciens canaux d’irrigation, abandonnés depuis les années 70, ont été restaurés.
Le Grand Bisse et le Bisse Roux étaient utilisés pendant des siècles dans le Val d’Anniviers avant d’être abandonnés dans les années 70, lorsque le tourisme s’est développé au détriment de l’agriculture.
Dans le but d’assurer un débit d’eau suffisant pendant les périodes de sécheresse, Lambert Zufferey, ingénieur en gestion de la nature, a conçu un nouveau tracé en restaurant ces deux anciens canaux.
Bien que leur première mention remonte à la fin du 16e siècle, Lambert Zufferey affirme que “les techniques ancestrales sont encore d’actualité”. Il ajoute que le défi était également de les combiner avec des techniques plus modernes.
Un nouveau système d’irrigation prendra son origine dans une cascade située à 1900 mètres d’altitude et desservira la partie orientale de la commune. La mise en eau est prévue mi-octobre, après trois années de travaux sur une distance de sept kilomètres, à travers les forêts, les ronces et les pentes abruptes.
Il s’agit de l’une des premières fois en Suisse que des anciens canaux d’irrigation sont restaurés pour des exploitations agricoles. Au total, une dizaine de fermiers bénéficieront de ce nouveau système d’irrigation.
Mireille Melly, une agricultrice qui sera également gardienne du Bisse Roux, se réjouit de cette initiative. Elle explique : “Si l’été est sec et qu’on ne peut pas arroser, c’est le désert.” Elle ajoute que grâce à ce système, ils pourront arroser plus rapidement.
La réhabilitation de ces deux canaux permettra donc aux agriculteurs de faire face aux épisodes de sécheresse et d’être plus efficaces. Selon Lambert Zufferey : “Plus nous pourrons offrir de souplesse dans la gestion de l’eau, mieux nous pourrons faire face aux situations critiques.”
Il souligne également que le système est facile à utiliser. En ouvrant simplement la vanne, le réseau d’irrigation sera mis en service. Il précise toutefois qu’il n’y a pas de quotas. Les agriculteurs ont le droit de prendre toute l’eau dont ils ont besoin, “à condition que ce soit utilisé à bon escient”.
L’ouvrage sera entièrement mis en eau et inauguré le 14 octobre prochain.
