Nouvelles Du Monde

Réforme du système d’asile européen : accords avec les pays tiers et dissuasion

Réforme du système d’asile européen : accords avec les pays tiers et dissuasion

2024-04-11 19:11:00

Pour lutter contre la migration, l’UE s’appuie sur des camps aux frontières extérieures et sur la coopération avec les pays de transit. Pour certains, cela ne va pas assez loin.

Des migrants syriens fuyant la guerre en Europe arrivent sur l’île grecque de Lesbos Photo : Ashley Cooper/imago

BRUXELLES/BERLIN taz | Contre les votes de la gauche, des Verts, de certains sociaux-démocrates et de l’extrême droite, le Parlement européen a voté mercredi la réforme du système d’asile européen Geas. Elle devrait entrer en vigueur en 2026 et, à moyen terme, des camps d’internement pouvant accueillir jusqu’à 120 000 places seront construits aux frontières extérieures de l’UE. Dans ces cas-là, les demandes de protection de nombreux arrivants devraient être clarifiées dans le cadre d’une procédure rapide. Le Geas vise à faciliter grandement les expulsions vers des pays tiers.

Les négociateurs du Parlement européen mettent déjà en garde contre les abus à l’égard de ces pays tiers. La principale épine dans le pied des principaux parlementaires européens réside dans les accords négociés sans parlement entre la Commission européenne et l’Italie. La chef de la Commission, Ursula von der Leyen (CDU), a d’abord négocié des accords avec la Tunisie, puis également avec l’Égypte et la Mauritanie en mars, qui prévoient également une coopération étroite pour empêcher la migration « irrégulière ».

Lire aussi  Une vidéo virale d'un homme en train de déchirer en déposant sa fille à l'université laisse Internet ému

Von der Leyen a travaillé en étroite collaboration avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui dirige le parti postfasciste Fratelli d’Italia et souhaite restreindre radicalement l’immigration. Meloni, à son tour, a conclu à lui seul un accord avec l’Albanie, où se déroulera à l’avenir une partie des procédures d’asile. Bruxelles a déclaré légal l’accord controversé.

“Ces accords nous inquiètent, ils ne sont pas conformes au pacte”, a critiqué l’eurodéputé conservateur espagnol Jorge Buxadé. Les expulsions prévues des migrants qui n’ont pas droit à l’asile depuis les nouveaux camps frontaliers ne devraient avoir lieu que vers des pays tiers sûrs et doivent être étroitement surveillées. Mais ce n’est pas le cas des nouveaux accords avec les pays tiers.

L’accord sur les réfugiés avec la Turquie est considéré comme un modèle d’accords

Rien ne garantit que les demandeurs d’asile resteront en Albanie et ne passeront pas par les Balkans vers l’UE. L’Égypte et la Tunisie ne sont pas en sécurité ; de plus, ils sont dirigés par des autocrates. Le Parlement européen a également critiqué l’accord sur les réfugiés conclu en 2016 avec la Turquie et qui est désormais considéré comme un modèle pour les nouveaux accords.

Lire aussi  Des bangs soniques entendus en Floride causés par le retour d'un avion spatial secret sur Terre

La Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a également de grandes inquiétudes. Les nouveaux accords avec la Tunisie et l’Égypte ne contenaient aucune clause sur les violations des droits de l’homme ni sur d’éventuelles sanctions de l’UE, comme une suspension de la coopération. Mais la Commission européenne fait la sourde oreille. Elle a annoncé de nouveaux accords d’un milliard de dollars avec des pays tiers pour mettre fin à la migration « irrégulière ».

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE souhaitent également poursuivre sur la voie qu’ils ont choisie. Lors d’un sommet spécial la semaine prochaine, ils souhaitent relancer la coopération suspendue avec la Turquie. La coopération en matière de politique d’asile et de migration constitue une priorité absolue ; La Turquie est censée servir de « gardien » restrictif pour l’Europe.

Mais l’Union pense déjà à l’avenir. Il veut adopter son nouveau programme de base en mai – et ce qui y est prévu laisse le Geas derrière à tous égards : “Tous ceux qui demandent l’asile en Europe devraient être transférés vers un pays tiers sûr et y suivre une procédure”, dit-il. dit Projet de programme. S’il est reconnu, « le pays tiers sûr accordera au demandeur une protection sur place ».

Lire aussi  Laurent Quatrefages (Swaven) : l’enjeu des marques est de connecter leur mix media et leur mix retailer
Le modèle UK-Rwanda pour l’Allemagne

C’est le modèle rwandais de la Grande-Bretagne, c’est pourquoi le chef du groupe régional de la CSU, Alexander Dobrindt, s’est rendu dans ce pays d’Afrique de l’Est en mars. Le ministre des Migrations a fait preuve d’une « forte volonté » de conclure des accords correspondants avec l’Allemagne. Dobrindt ne voit aucun problème juridique si les procédures d’asile étaient menées selon les normes européennes et sous le contrôle de l’UE.

En Grande-Bretagne, les tribunaux ont interdit à plusieurs reprises l’expulsion de demandeurs d’asile vers le Rwanda. Dans une analyse de mars de la Fondation Science et Politique, on parle d’« objections juridiques, pratiques et politiques » qui sont « cachées » dans le débat sur un modèle rwandais allemand.



#Réforme #système #dasile #européen #accords #avec #les #pays #tiers #dissuasion
1712861670

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT