Depuis cinq ans à la tête du rugby sud-africain, Rassie Erasmus est devenu un maître dans l’art de transmettre des messages, parfois de manière brutale et directe, d’autres fois de manière plus subtile.
Mardi, lors de sa conférence de presse avant le quart de finale de la Coupe du monde contre la France, le directeur du rugby des Springboks a été interrogé sur le carton rouge reçu par les Bleus il y a quatre ans contre le pays de Galles, ce qui avait fait basculer le quart de finale de 2019 en leur défaveur.
Erasmus a déclaré se souvenir bien de cela, puisque c’est un arbitre sud-africain, Jaco Peyper, qu’il connaît bien, qui avait expulsé Sébastien Vahaamahina pour un coup de coude au visage. “Je sais même qu’il a eu des ennuis à cause d’une photo après ce match”, a-t-il ajouté. S’attend-il à ce que la France puisse à nouveau se disqualifier de cette manière dimanche ? “La France ne joue pas un rugby violent”, a-t-il clairement tempéré. Avant de saisir l’occasion de faire passer un message : “Ce que les Français font bien, c’est qu’ils montrent à l’arbitre lorsqu’il y a une situation de plaquage haut. Je pense qu’ils simulent parfois, ce qui est intelligent. Dans certaines situations, l’arbitre va alors avoir recours à la vidéo, et c’est là où les Français sont malins”.
Peut-être avait-il en tête le dernier match France-Italie, que les Boks ont certainement étudié de près ces derniers jours. Il y avait cette action, lorsque près de la ligne d’en-but, Maxime Lucu s’est effondré de manière spectaculaire après un déblayage du pilier gauche Simone Ferrari. Dans un premier temps, l’arbitre avait validé l’essai italien qui avait immédiatement suivi. Puis, sous la pression du public bruyant, il est revenu sur sa décision, ayant jugé, après un examen de la vidéo, que le déblayage de Ferrari était trop haut et méritait une pénalité.
“Mais la France n’est pas une équipe qui joue dangereusement”, a complimenté Erasmus, sans chercher à approfondir une éventuelle polémique. “Ils n’utilisent pas de mauvais stratagèmes dans les mêlées ou dans les mauls, ils sont simplement physiques, et c’est le genre d’équipe que nous respectons et que nous voulons affronter”.
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