2023-06-22 12:59:00
- La disparition rapide du Credit Suisse en mars de cette année a également été une surprise pour la Banque nationale suisse (BNS).
- En conséquence, des leçons devraient être tirées sur la manière d’éviter de telles crises à l’avenir.
- C’est la conclusion de la BNS dans son rapport sur la stabilité financière 2023.
“La cause de la crise du Credit Suisse n’était pas un choc macroéconomique, comme le supposent les scénarios de crise de la BNS”, écrit la BNS dans le rapport. La crise a plutôt été le résultat d’incidents répétés au sein de la banque elle-même, qui ont été principalement déclenchés par la violation des obligations légales et de surveillance et des lacunes dans la gestion des risques et ont porté atteinte à la réputation.
Le rachat de CS par UBS le 19 mars et les mesures prises par les autorités ont conduit à une stabilisation immédiate de la situation, selon la BNS. Afin d’éviter une nouvelle crise pour la place financière suisse, il est “important de tirer les leçons de la crise du Credit Suisse et de prendre les mesures appropriées”.
Trois constats
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Du point de vue de la BNS, trois observations sont “particulièrement pertinentes” dans ce contexte. Premièrement, le respect des exigences de fonds propres, bien que nécessaire, n’est pas suffisant pour garantir la confiance dans une banque.
Deuxièmement, les instruments de capital dits AT1 (obligations assimilables à des actions) n’ont absorbé les pertes que lorsque la fin de la banque était imminente et que l’intervention de l’État est devenue nécessaire. A ce stade tardif de la crise, alors que les instruments AT1 jouaient un rôle important dans le train de mesures, les spécificités de ces obligations, destinées à l’absorption précoce des pertes, n’ont pas été efficaces.
Et troisièmement, l’étendue et la vitesse à laquelle les clients ont retiré leurs fonds de CS étaient sans précédent et plus graves que ne le supposaient les réglementations en matière de liquidité. En tout état de cause, les coussins de liquidité de la banque et les garanties fournies pour les facilités de la banque centrale n’auraient pas été suffisants pour couvrir les sorties massives de liquidités et les exigences de garantie plus élevées.
Ces mesures devraient renforcer la résilience des banques afin d’éviter autant que possible une perte de confiance. Et ils devraient contenir un large éventail d’options efficaces pour stabiliser, restructurer ou résoudre une banque d’importance systémique en cas de crise.
Selon la BNS, à l’avenir, les banques devraient être obligées de mettre de côté un montant minimum d’actifs pouvant être mis en gage auprès des banques centrales.
Examen entrant
Prises ensemble, ces observations soulèvent également des questions, selon la BNS, quant à savoir si une banque d’importance systémique peut être obligée, en vertu de la règle TBTF («too big to fail») applicable, de prendre en temps utile des mesures correctives suffisantes pour être en mesure de recouvrer d’une situation de stress en soi. En tout état de cause, l’expérience récente a montré que les paramètres de régulation dans les situations de stress sont relativement étroits et que les mesures correctives peuvent être retardées.
Dans le cas de CS, la réalité ne suit pas les manuels
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Bilan du rédacteur économique Jan Baumann: «La Banque nationale s’est lancée dans l’analyse de la crise au Credit Suisse. Ce faisant, elle a découvert des faiblesses dans le filet de sécurité des grandes banques.
Le nœud du problème est que CS avait suffisamment de capital même pendant la crise qui a commencé l’automne dernier. Elle avait aussi assez d’argent liquide. Selon le manuel, cela aurait dû suffire à faire traverser la crise à la banque. Mais la réalité dans le cas de CS n’a pas collé au manuel.
Bien que les exigences de sécurité aient été respectées, la banque a fait faillite. La raison principale était que CS avait gâché la confiance des clients par le biais de divers scandales et de gros titres négatifs. Depuis le coussin de capital a peu aidé. Même le soutien en liquidités dont on parle beaucoup de la Banque nationale n’a suffi qu’à maintenir CS à flot jusqu’à la vente d’urgence à UBS.
La Banque nationale veut maintenant tirer les leçons de cette expérience – à l’instar de ce que le Parlement, la Confédération et les autorités envisagent également de faire. Cependant, il reste à voir comment le filet de sécurité et la réglementation de la nouvelle méga-banque UBS/CS seront vraiment améliorés efficacement afin qu’une débâcle à la CS ne se reproduise pas.
Selon la BNS, il appartient maintenant aux autorités de procéder à un examen approfondi et d’en tirer les leçons, également en ce qui concerne l’importance systémique plus élevée de la banque fusionnée et les risques associés pour la Suisse. Une analyse approfondie est effectuée dans le cadre de la révision régulière statutaire de la réglementation TBTF.
Selon la BNS, la mise en œuvre de la réglementation révisée en matière de liquidités jouera également un rôle important. Les résultats doivent être présentés au Parlement dans un délai de douze mois dans le cadre du prochain rapport du Conseil fédéral sur les banques d’importance systémique. La BNS sera associée à ces travaux, souligne-t-elle.
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