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Qui était le meilleur général de la Seconde Guerre mondiale ? Le présentateur de “Nazi Megastructures” révèle le mystère à ABC

Qui était le meilleur général de la Seconde Guerre mondiale ?  Le présentateur de “Nazi Megastructures” révèle le mystère à ABC

2023-12-15 06:01:06

James Holland ne s’arrête pas. Il enregistre des programmes comme “Nazi Megastructures”, donne des conférences, voyage dans tous les pays qui sentent la bataille des années 30… et a même le temps d’écrire. Son dernier essai, ‘La seconde Guerre mondiale« (Attic of Books ») est quelque chose de différent, car il mélange l’histoire du conflit avec une série d’illustrations préparées par l’artiste Keith Burns. Cependant, leurs postulats présentent les caractéristiques habituelles : ils sont espiègles, controversés et nouveaux. On l’interroge aujourd’hui sur l’éternel mystère de cette période : le meilleur général qui, selon lui, a foulé les champs de bataille de la vieille Europe et de l’Asie lointaine entre 1939 et 1945. Et sa réponse surprend car elle est loin du manichéisme. Ce n’est pas brutal ; Plutôt tout le contraire. Il analyse les caractéristiques de tout bon soldat, les pèse et rend son verdict.

–Dans votre livre, vous insistez pour voir la guerre sous un nouvel angle

La manière traditionnelle d’invoquer la Seconde Guerre mondiale s’est faite selon deux perspectives : soit depuis le haut, à partir de la grande stratégie, soit depuis le bas, les fantassins, les chars et les combats eux-mêmes. Mais il y a en réalité trois niveaux : stratégique, tactique et opérationnel. Le problème est qu’en Occident, seuls les deux premiers ont été couverts. Traditionnellement, nous avons essayé de révéler ce que Winston Churchill avait en tête, ce que voulait Adolf Hitler ou quels étaient les plans des généraux. On a également raconté ce qui se passait dans la vie quotidienne du simple soldat. Mais, en échange, l’économie ou la manière dont les différentes nations abordent le conflit n’ont pas été abordées.

–Comment chaque pays a-t-il abordé la guerre ?

La manière dont les Alliés occidentaux abordaient la guerre n’avait pas grand-chose à voir avec celle du Japon ou de l’Allemagne nazie. À la fois en raison de l’accès aux ressources et de la position géopolitique de ces nations auparavant. Je réinsère ce niveau opérationnel dans le récit de la Seconde Guerre mondiale car il réunit aussi le tactique et le stratégique. Ainsi émerge une nouvelle image du conflit, une vision panoramique.

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Un exemple. L’Allemagne nazie disposait de peu de ressources. Elle manquait de pétrole et son accès à la mer, une étroite bande de la Baltique, fut bloqué en septembre 1939. En novembre 1941, lorsqu’elle fut vaincue lors de la bataille d’Angleterre et lança l’opération Barbarossa, tout fut perdu. Pour gagner, il lui aurait fallu conquérir les ressources de l’Europe et de l’Union soviétique. Les dates nous en disent beaucoup. En juin 1941, il n’avait qu’un seul grand ennemi : la Grande-Bretagne. Six mois plus tard, au contraire, il y en avait deux autres : les États-Unis et l’Union soviétique. Cela montre qu’il n’a pas pu gagner le conflit. Je n’avais pas de chiffres pour cela.

–Sur le plan opérationnel, la flexibilité de l’Allemagne est toujours saluée…

Les généraux allemands sont souvent mis sur un piédestal pour leur grande flexibilité tactique et leur capacité à former et à mobiliser facilement des groupements tactiques. Mais cela, qui est une vertu, est aussi un signe de leur faiblesse : comme ils n’avaient pas beaucoup de ressources pour s’organiser, cela leur était relativement facile. Les alliés occidentaux, de leur côté, ont dû structurer une immense flotte de véhicules, beaucoup d’artillerie, des millions d’hommes, des navires de guerre… On parle toujours de la lenteur alliée, mais, au final, on analyse mal les faits. . Ils ont mis plus de temps parce que c’était plus difficile pour eux.

–Et dans le cas des nations alliées ?

La Grande-Bretagne a toujours pris la lutte matérielle très au sérieux. Dans la première partie de la guerre, ils ont investi de nombreuses ressources pour remporter la bataille d’Angleterre parce qu’ils la considéraient, à juste titre pour moi, comme l’enjeu crucial du conflit. Ils y mettent tous leurs efforts dans de nombreux domaines. Un exemple est qu’ils ont inventé le magnétron, un petit radar utilisé sur les navires et les avions et dont les Allemands ne connaissaient pas l’existence.

–Quel général combinait le mieux les niveaux opérationnel, stratégique et tactique ?

C’est une question très difficile. Il y eut des généraux exceptionnels qui combinèrent ces trois niveaux et qui, en plus, ajoutèrent celui de l’humanité. Pour moi, cette fonctionnalité est essentielle. En Russie, par exemple, je vous dirais que Konstantin Rokossovsky, qui n’était pas aussi brutal que le célèbre Georgy Zhukov. Aux États-Unis, Patton était très bon sur le plan opérationnel. Et Montgomery, du côté britannique aussi. En fait, l’histoire l’a mal jugé. Il est vrai que sur le plan tactique, il ne se distinguait pas, mais sur le plan opérationnel, il était une merveille. Également Bill Simpson, de la 9e armée ; Bradley ; Collins ; Maréchal Slim… Les Japonais ne sont généralement pas mis sur un piédestal, et c’est normal car leur tactique était assez timide et médiocre ; Ils ne pouvaient pas surprendre. Après avoir atteint l’apogée de leurs conquêtes, tout n’était pour eux qu’une retraite.

–Qui était Rokossovski ?

Oui, c’était un personnage fascinant. Il appartenait à l’aristocratie polonaise et passa plusieurs années en prison pour cela. Lorsque la guerre avec la Finlande éclata, il accepta son rôle dans le nouveau régime. Il fut l’un des commandants militaires les plus brillants de la Seconde Guerre mondiale. Les meilleurs coups de la bataille de Koursk lui sont dus. Et c’est lui qui a décidé comment agir dans le cadre de l’Opération Bagration ; et contre ce que pensait Staline. Il avait du courage, de la moralité, de la bravoure et de la justesse morale. Il savait combiner les forces, les faiblesses et les atouts de l’ennemi… Il appuyait sur les boutons qu’il fallait appuyer.

–Vous avez oublié les Allemands qui sont toujours dans les piscines comme Erwin Rommel…

Rommel était brillant au niveau des divisions, mais il existe de nombreux types de généraux en temps de guerre. Vous pouvez être un excellent officier aux niveaux inférieurs et un terrible leader dans l’ensemble. En tant que commandant de première ligne, il développa des tactiques spectaculaires en France, mais lorsqu’il reçut le commandement dans le nord de la France, il fut terrible au niveau opérationnel ; Il ne savait pas comment bien intégrer les armées de terre à la « Luftwaffe ». Il s’est rétabli lors du Débarquement en Normandie, mais il n’était pas le grand génie qu’on nous a vendu.

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–¿Y a-t-il Heinz Guderian et Erich von Manstein ?

Ils ont été gonflés. Guderian s’est bien battu dans l’ouest de la France, mais en Union soviétique, il ne s’est pas bien battu.

–Le cas de Montgomery est curieux. Les atrocités qu’il a vues pendant la Première Guerre mondiale ont fait de lui un général très prudent.

Les historiens n’ont pas été tendres avec sa figure, même si ces derniers temps il a gagné des points. Il est difficile de juger la carrière d’un général comme quelque chose de statique. Durant les six années de guerre, beaucoup de choses se sont produites. Et la vérité est qu’il a pris plus de bonnes décisions que de mauvaises. Il comprenait les capacités du corps humain ainsi que la vulnérabilité du soldat face aux nouvelles armes. Cela était combiné à sa vision opérationnelle. Il savait qu’une armée composée de conscrits, de gens qui ne voulaient pas être là, avait ses limites. On dit souvent qu’il n’était pas brillant au niveau tactique, et j’en conviens, mais on oublie que les alliés n’avaient pas besoin de généraux qui excellaient dans ce sens en raison de la grande quantité de ressources dont ils disposaient. Au contraire, il valorisait la vie humaine, ce qui n’existait pas en URSS. Mais j’insiste : c’était un grand organisateur. Personne n’a critiqué son approche du jour J.

–Mais son grand coup d’État contre l’Allemagne, l’Opération Market Garden, fut un désastre absolu…

Oui, c’est une question intéressante. Lorsque cette opération fut proposée, tout le monde était impatient de mettre fin à la guerre au plus vite et de se consacrer au front japonais. Il avait l’intention d’utiliser l’armée aéroportée alliée, stationnaire en Grande-Bretagne, pour y parvenir. Il échoua certes, mais les généraux partageaient avec lui l’idée qu’il fallait tenter un mouvement qui porterait le coup final à l’Allemagne et que l’assaut devait être dirigé par ces hommes. En fin de compte, sa personnalité lui a fait des ravages. Il a été jugé négativement pour sa paranoïa, son arrogance… Cela a beaucoup affecté la vision que l’on a de ses capacités. Il ne faut pas le juger sur cela, mais sur ses caractéristiques de général.

James Hollande

abc

-La dernière. Vous avancez souvent des théories quelque peu controversées. Lequel pose le plus de problèmes aux historiens traditionnels ?

L’idée selon laquelle les Allemands n’étaient pas aussi bons qu’on le prétend. Et je continue d’y penser. Un exemple est que la campagne française, sa grande victoire, était en grande partie due aux échecs du gouvernement français. Une autre raison est que la « Luftwaffe » n’a pas bien réussi la bataille d’Angleterre ou que l’Allemagne n’a pas été près de gagner le conflit atlantique. Et aussi ma maxime selon laquelle l’impact du front de l’Est a été bien moindre qu’on ne le croit. Les données sont ce qu’elles sont : 45 % du budget militaire du Troisième Reich était consacré aux avions. Et sur ce total, 80 % étaient destinés au front occidental. Au final, ma maxime est de voir les choses sous un autre angle.

–On lui reproche aussi d’être très anglophile…

Eh bien, le Royaume-Uni a fait mieux que l’Allemagne, notamment parce qu’il a gagné la guerre. La liste des erreurs nazies était longue. La première est qu’Hitler s’immisçait constamment dans les décisions militaires. La seconde est que, même si en 1941 il manquait déjà de ressources, il refusa de parvenir à un accord et d’arrêter la guerre et décida de continuer à se battre selon cette idée maniaque et paranoïaque du Reich millénaire. Pour eux, c’était tout ou rien, une vision en noir et blanc. Et ils l’ont payé.



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