La présidente hongroise Katalin Novak, proche alliée du Premier ministre Viktor Orban, a annoncé samedi sa démission après l’indignation suscitée par la grâce accordée à un homme impliqué dans une affaire d’abus sexuels sur des enfants. Peu de temps après, une autre partisane d’Orban, l’ancienne ministre de la Justice Judit Varga, a annoncé qu’elle se retirait de la vie publique à cause de cette affaire.
“Je démissionne de mon poste”, a déclaré Katalin Novak, 46 ans, reconnaissant avoir commis une erreur. “Je m’excuse auprès de ceux que j’ai blessés et de toutes les victimes qui ont pu avoir l’impression que je ne les soutenais pas”, a ajouté Katalin Novak.
“Je suis, j’étais et je resterai favorable à la protection des enfants et des familles”, a-t-elle déclaré.
Qui est Katalin Novak?
- Katalin Novak est devenue la première femme présidente de la Hongrie en mars 2022.
- Katalin Novak, qui a été temporairement remplacée par le président du Parlement Laszlo Kover, a été désignée l’année dernière par le magazine Forbes comme la femme la plus influente de la vie publique hongroise.
- Katalin Novak est l’ancienne ministre de la Famille du Premier ministre conservateur Viktor Orban. Elle était également la plus jeune personne à occuper ce poste.
- La démission de Katalin Novak du poste présidentiel constitue un rare exemple de troubles politiques pour le Fidesz, le parti nationaliste qui gouverne la Hongrie depuis 2010 avec une majorité constitutionnelle.
C’est quoi le scandale des abus sexuels ?
Une énorme controverse a éclaté après la révélation la semaine dernière que la présidente Katalin Novak avait accordé sa grâce à un homme emprisonné pour avoir forcé des enfants à retirer des allégations d’abus sexuels contre un directeur d’un foyer pour enfants géré par l’État. Katalin Novak a démissionné après que sa grâce présidentielle ait été rapportée pour la première fois par le site d’information local 444.hu. Il avait aidé à dissimuler les abus sexuels commis par son patron sur les enfants dont ils avaient la charge.
Cette révélation a provoqué un tollé dans l’opinion publique et l’opposition a exigé qu’elle et l’ancienne ministre de la Justice Judit Varga, qui avait approuvé la grâce, démissionnent. Judit Varga, étoile montante du parti Fidesz au pouvoir de Viktor Orban, a démissionné samedi de son poste de députée.
Le scandale constitue un revers rare pour Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, et qui se prépare aux élections au Parlement européen au moment même où le pays sort d’une crise inflationniste.
Viktor Orban fait campagne depuis des années pour protéger les enfants de ce qu’il décrit comme des militants LGBTQ qui parcourent les écoles du pays. C’est l’une des nombreuses questions sur lesquelles Viktor Orban s’est heurté à la Commission européenne.
Depuis que le site d’information 444 a révélé la décision la semaine dernière, l’opposition réclamait la démission de Katalin Novak.
Vendredi soir, des manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel et trois conseillers présidentiels ont démissionné de leurs fonctions.
Katalin Novak, qui était au Qatar pour assister vendredi au match de la Hongrie contre le Kazakhstan aux Championnats du monde de water-polo, est rapidement rentrée à Budapest. Dès que son avion a atterri, elle est ressortie et a annoncé sa démission.
(Avec la contribution des agences)
