Au Sénégal, les députés se réunissent en séance plénière ce mercredi 6 mars pour discuter de la proposition de loi d’amnistie initiée par le président Macky Sall. Ce texte controversé vise à pacifier l’espace politique après le report de la présidentielle et prévoit l’amnistie des crimes commis depuis février 2021, liés à des manifestations ou des accusations politiques.
Les débats autour de cette loi d’amnistie s’annoncent houleux au Sénégal, avec la participation de 80 députés qui souhaitent prendre la parole pour exprimer leurs opinions. La société civile, les organisations de défense des droits de l’homme, les membres de l’opposition et même certains députés de la majorité critiquent vivement ce projet de loi.
Les principales inquiétudes concernent le risque que cette amnistie entrave le travail de la justice et empêche la poursuite des responsables des décès survenus lors des manifestations, ainsi que les victimes de mauvais traitements. La ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a assuré en commission technique que l’amnistie ne couvrirait pas les cas de torture et que les décisions finales reviendraient aux juges.
La question des réparations reste également en suspens, le projet de loi n’en mentionnant pas. La méfiance est forte parmi les opposants au texte, qui estiment que le texte devrait être plus clair et précis. Le vote des députés s’avère crucial, avec la majorité détenant 81 sièges et 83 voix nécessaires pour l’adoption du texte.
Le suspense plane encore quant au choix de vote des différentes formations politiques, notamment le parti d’opposition Pastef et le Parti démocratique sénégalais (PDS). Tout est donc très incertain, et à 12h40 TU, trois députés de l’opposition ont déjà appelé à voter contre le texte.
Cette proposition de loi d’amnistie suscite de vives tensions et divise le pays, laissant présager des débats animés au Parlement sénégalais.
