Au Sénégal, il ne reste que quelques jours avant la fin de la campagne présidentielle pour les 19 candidats. La croissance économique, le franc CFA, la lutte contre la corruption sont des thèmes abordés dans les différents programmes. Un autre sujet économique qui fait irruption dans la campagne est la gestion des ressources naturelles, en particulier le cas du projet gazier sénégalo-marocain “Grand Tortue Ahmeyim”.
Ce projet s’est retrouvé au cœur de la campagne, symbolisant peut-être les difficultés de gestion et les attentes entourant ces grands projets énergétiques. Les découvertes de pétrole et de gaz promettent des revenus fiscaux et des redevances. Cependant, les premiers litres de gaz initialement prévus pour avril 2022 ne seront finalement extraits qu’au cours du troisième trimestre 2024.
La production annuelle de GNL prévue pour cette première phase est de 2,5 millions de tonnes, principalement destinée à l’exportation dans un contexte géopolitique favorable. Cependant, selon Papa Daouda Diene, analyste économique à l’Institut pour la Gouvernance des Ressources Naturelles, ces revenus planifiés doivent être traités avec prudence en raison des retards potentiels.
Ces retards pourraient avoir des conséquences économiques importantes, notamment sur le budget de l’État. Ils pourraient également affecter les prévisions de croissance et d’endettement au niveau macroéconomique. Le coût estimé de la phase 1 du projet gazier était de 3,6 milliards de dollars, mais les retards entraîneront des surcoûts.
Face à ces retards, les autorités ont annoncé un grand audit pour évaluer ces surcoûts, une mesure de transparence attendue par la société civile. Certains candidats ont promis de renégocier les contrats liés au projet gazier en raison des incertitudes entourant son avenir. Les phases 2 et 3 de Grand Tortue, qui devraient être plus bénéfiques pour les États, sont également prévues.
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