Magali Picard, présidente de la FTQ, prévoit se rendre à Dubaï en pleine grève du secteur public.
Alors que de nouvelles dates de grève sont annoncées par le Front commun, du 8 au 14 décembre prochains, la FTQ a publié un communiqué de presse indiquant que ses dirigeants partiront pour Dubaï afin de participer à la COP28, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre.
En crise
Pendant que les négociations progressent à un rythme très lent, que les enfants manqueront des jours d’école et que des chirurgies non urgentes seront annulées, il est déconcertant de voir l’une des principales figures de ce mouvement de grève s’envoler vers le soleil de Dubaï pour discuter de l’environnement.
La lutte contre les changements climatiques est évidemment importante, mais est-il réellement crucial pour la FTQ de participer à cet événement international alors que le Québec est en crise?
Alors que nous attendons que les deux parties se réunissent à la table des négociations afin de faire progresser les dossiers, de résoudre l’impasse et de trouver une solution aussi rapidement que possible, il est clair que le gouvernement n’a pas le monopole du manque de jugement.
Insultant
Les membres syndiqués devraient être profondément insultés d’apprendre que leurs dirigeants participeront à des événements internationaux, à l’autre bout de la planète, pour discuter d’un sujet important, mais éloigné de leurs réalités quotidiennes, alors qu’ils seront dans les rues, en grève, à tenir les piquets de grève dans le froid.
D’ailleurs, qui paiera pour ce déplacement? Les cotisations des membres en grève? Qui s’occupera des négociations pendant ce temps, alors que même le numéro 2 de la FTQ prendra part au voyage?
Quelle crédibilité aura le Front commun lorsqu’il dira que le gouvernement est déconnecté de la réalité de la population, qu’il n’a pas le sens des priorités et qu’il est insultant?
Il est indéniable que les négociations ne sont pas prises au sérieux, que la grève est traitée avec légèreté et que nous sommes pris pour des pions. Pensez-y un instant, pendant que vous regarderez vos enfants confinés à la maison en décembre à cause de la grève, les négociateurs seront bien loin de la table des négociations. Ils seront à Dubaï.
