À quelques heures d’une possible paralysie de l’administration fédérale aux États-Unis, l’universitaire Lauric Henneton croit toujours en la possibilité d’un compromis entre démocrates et républicains modérés sur le budget.
Dans quelques heures, les États-Unis pourraient vivre une nouvelle situation de paralysie de l’administration fédérale causée par l’incapacité des démocrates et des républicains du Congrès à s’entendre sur l’adoption de la loi de finances qui prolonge annuellement le budget de l’État fédéral.
Selon Lauric Henneton, maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin, plusieurs éléments motivent les deux partis : “Je pense que tout le monde souhaite plus ou moins pouvoir blâmer l’autre côté. Il y a beaucoup de théâtre là-dedans. […] La réélection de tous ces représentants en est le véritable enjeu. C’est une question de pouvoir au sein de la Chambre. Ils se fichent complètement que les fonctionnaires fédéraux soient payés ou non et que les parcs nationaux soient ouverts ou non. C’est du théâtre et du pouvoir interne.”
En particulier, du côté républicain, “le groupe à droite de la droite à l’intérieur du parti républicain, de toute façon, n’a rien à perdre là-dedans et joue une espèce de politique de la terre brûlée et a besoin de ça.” Lauric Henneton parle même d’un “jusqu’au-boutisme totalement exacerbé”.
Un compromis avec les démocrates est-il possible ? “Les républicains sont très divisés entre une toute petite faction très radicale qui pousse la position traditionnelle des républicains, l’orthodoxie budgétaire, à un niveau qui est au-delà du compromis. Donc il y a un certain nombre de républicains qui sont un peu pris entre deux feux. Est-ce qu’il faut en gros faire un compromis avec les démocrates ?” précise-t-il. Pour ces élus républicains, le risque est d’être vu comme ceux qui vont se compromettre, “apparaître faibles, comme des traîtres, des républicains factices.”
Il faudra, quoi qu’il arrive, trouver un accord “dans la mesure où il n’y a pas de 49.3” aux États-Unis : “À un moment donné, quelqu’un, parmi les républicains a priori, devra faire des concessions.”
“Il y a un moment où quelqu’un, quelque part, devra cligner des yeux. On est comme dans la scène finale de ‘Le Bon, la Brute et le Truand’ où c’est le premier qui cligne qui a perdu.” -Lauric Henneton à franceinfo-
“Ce qui devrait se produire, c’est que des républicains plus modérés que les autres s’entendront avec les démocrates et peut-être sacrifieront Kevin McCarthy, président républicain de la Chambre des représentants, au nom de l’intérêt général, car cela ne peut pas durer éternellement, bien sûr.”
