Selon les associations et organisations de défense des droits de l’homme, il y aurait plus de 1 000 détenus d’opinion au Sénégal depuis les violentes manifestations de l’opposition en juin 2023. Depuis lors, les rassemblements ont été systématiquement interdits. Ce vendredi 27 octobre, il s’agit donc de la première fois depuis le mois de mai qu’une marche des partisans de l’opposition est autorisée.
Autorisée tardivement par les autorités, la marche a réuni plusieurs centaines de Sénégalais, entre 300 et 500, en réponse à l’appel du mouvement des Forces vives du Sénégal F24, un collectif regroupant de nombreuses organisations politiques et de défense des droits de l’homme. Ces manifestants agitaient des banderoles aux couleurs du Sénégal et demandaient la libération des personnes qu’ils considèrent comme des “détenus d’opinion”. Selon les organisateurs de la marche, de nombreux jeunes, partisans du parti Pastef d’Ousmane Sonko et des leaders de ce parti dissous, font partie des quelque mille personnes toujours emprisonnées à Dakar et dans d’autres villes du pays.
“Nous demandons leur libération. Ce sont des jeunes qui n’ont rien fait d’autre que d’exprimer leur soutien à l’opposition et à leur candidat Ousmane Sonko”, a déclaré une mère de famille. “Ils sont détenus depuis plusieurs mois sans même avoir vu un juge”, s’est indigné le père d’un jeune homme arrêté il y a plus d’un an et demi et toujours en détention provisoire.
De nombreux manifestants brandissaient également des pancartes à l’effigie d’Ousmane Sonko et scandaient “Libérez Sonko”. Arrêté fin juillet et condamné pour “appel à l’insurrection”, l’opposant est lui aussi détenu pour des raisons politiques, aux yeux des manifestants. Ousmane Sonko a repris sa grève de la faim il y a une semaine et est actuellement dans un état de santé très faible, toujours hospitalisé en service de réanimation.
