“Père de la victime, lui-même auteur de féminicide : un facteur de risque”

Un père qui avait lui-même commis un féminicide a été impliqué dans l’agression d’une jeune femme à Lausanne. Les voisins ont rapporté que la victime avait été poignardée à la gorge en public par son partenaire présumé. La jeune femme avait déjà été confrontée à la violence domestique dans sa famille, son père ayant tué sa nouvelle compagne il y a deux ans avant de se suicider. Le Dr Emmanuel Escard de l’unité de médecine et de prévention de la violence aux HUG a déclaré que les victimes et les témoins de la violence sont plus susceptibles d’identifier inconsciemment le comportement de leur agresseur dans leurs relations futures. Cela peut entraîner une normalisation de la violence ou fausser l’évaluation des risques. Les schémas de violence sont bien étudiés dans les cas de couples installés, mais ils peuvent varier dans les jeunes couples où tout peut évoluer plus rapidement. Les thérapeutes sont attentifs à l’«intention de réparation» que peuvent avoir certains pour les problèmes de l’autre, qui les incite à se rapprocher de personnes potentiellement violentes. Ce ne sont que des «facteurs de risque», comme l’a souligné Béatrice Cortellini, directrice de l’association d’aide aux victimes de violences en couple Avvec, qui peuvent être transformés en facteurs de protection si on prend des mesures pour y remédier.