La Russie a manqué d’environ 4,8 millions de travailleurs en 2023, selon une récente étude de l’Institut d’économie de l’Académie des sciences de Russie.
“Si nous étendons les données présentées par Rosstat (service russe des statistiques) à l’ensemble de la main-d’œuvre, la pénurie de travailleurs en 2023 s’élèvera provisoirement à 4,8 millions de personnes”, précise l’étude citée dimanche par le quotidien russe “Izvestia”.
Selon Nikolai Akhapkin, auteur de l’étude, la pénurie de main-d’œuvre s’est fortement aggravée en 2022-2023, se manifestant “même dans des conditions où l’offre de main-d’œuvre (le nombre de personnes déjà occupées) reste stable”.
À la mi-2023, le nombre de travailleurs nécessaires pour pourvoir les postes vacants s’élevait à 6,8 % de la masse salariale contre 5,8%, précise le chercheur à l’Institut d’économie, notant que la pénurie de main-d’oeuvre est devenue un facteur de ralentissement de la croissance économique.
Les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction et des transports ont été les plus touchés par les pénuries de main-d’œuvre en 2023, selon les données du ministère russe du travail.
Face à cette situation, plusieurs entreprises ont été obligées d’embaucher du personnel temporaire et d’augmenter les charges salariales.
D’après plusieurs experts interrogés par Izvestia, la pénurie de main-d’œuvre va probablement s’aggraver en 2024 dans les secteurs caractérisés par des bas salaires, des conditions difficiles et l’éloignement géographique des emplois.
C’est également l’avis d’Alexandre Safonov, professeur à l’Université de Finances près le Gouvernement de la Fédération de Russie à Moscou, qui s’attend à ce que la pénurie se manifeste principalement dans les secteurs de l’agriculture, du logement, des services communaux et de la construction.
Avec MAP
