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Patricia Almarcegui, écrivain nomade : “La curiosité pousse au voyage”

Patricia Almarcegui, écrivain nomade : “La curiosité pousse au voyage”

2023-08-01 12:55:55

Quelle est la place dans le monde d’un voyageur ? De quelqu’un qui dit qu’il n’a de maison nulle part mais qu’il a une maison ? Patricia Almarcegui, En tant qu’auteur de livres de voyage, qui sait que dans son cas les lieux conditionnent le récit, elle proclame que sa maison est à Minorque, là où elle écrit, même si son autre grande passion géographique est à des kilomètres. En Iran, un pays qui l’a séduite lors d’un long voyage à travers le Moyen-Orient après avoir étudié l’arabe. Une bonne partie de la vie de ce professeur de littérature comparée, spécialiste de l’orientalisme, né à Saragosse il y a 53 ans, se déroule entre ces deux points géographiques – « Peut-être que le désert aragonais m’a appris à aimer le paysage, la lumière et les couleurs. de l’Iran », plaisante-t-il-, et étant professeur à l’Université de Barcelone, il a décidé de réorganiser sa vie pour vivre de façon permanente sur l’île des Baléares. Finie la vocation frustrée de la danse classique à laquelle elle se consacre professionnellement pendant un temps jusqu’à ce qu’une blessure l’emmène sur d’autres voies. Cette histoire qui a donné naissance à son deuxième roman, ‘La mémoire du corps’.

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Son dernier carnet de voyage, “Cahiers perdus du Japon”, qui a épuisé plusieurs éditions, est un livre fragmentaire, délicat et élégant et non moins délicat est son roman récent, “Les vies que je n’ai pas vécues” (Candaya), où elle a fait de son île d’adoption le point de rencontre de deux femmes, l’une de Minorque, Anna, et l’autre d’Iran, Pari, toutes deux en crise. Ce couple peut sembler improbable mais il repose sur des circonstances précises et réelles : le fait que ces dernières années Minorque ait été une escale pour les 33 Iraniens qui y sont passés en route vers l’exil à Bruxelles. “Je voulais parler de la mobilité des personnes dans des lieux impensables, pour montrer, par exemple, qu’un barbier iranien s’est installé à Sant Lluís, une ville minorquine.”

Minorque conçue comme un carrefour entre l’Orient et l’Occident conserve des histoires inconnues, comme la Attaque turque subie au XVIe siècle qui fit prisonniers 4 000 des 4 500 habitants que comptait alors l’île, et qui fait s’interroger l’auteur sur l’étonnement de ces Minorquins en contemplant l’opulence de Constantinople à cette époque.

Le roman est né d’un trente entretiens avec des femmes de trois générations à quoi il s’est enquis des moments où ils s’étaient vus en infériorité de conditions familiales, sentimentales et sociales. Tout cela se cristallise dans l’histoire de ces deux femmes qu’Almarcegui convoque comme des vies parallèles. L’idée est qu’être née en Occident n’exempte pas une femme de l’inégalité et de la violence : « Je voulais aller au-delà de la révolution islamique et montrer comment les femmes aussi avaient des difficultés au temps du Shah. Les femmes ont eu du mal dans les années 40, 50 et 60, tant avec l’Est qu’avec l’Ouest. C’est pourquoi aucun de mes deux protagonistes n’a la tâche facile ».

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Quand le verger est un jardin

Le dénominateur commun entre les deux est l’entretien d’un jardin qu’elle conçoit d’une manière différente que d’habitude : « La première personne qui a vu un plant d’oranger était une citrouille et celui qui a vu une fontaine a très probablement vu un fossé. L’idée est qu’il ne faut pas faire des jardins mais des vergers ou les utiliser comme s’il s’agissait de jardins. Je pense qu’il faut changer de look pour que le plus beau paysage soit un pois”.

Les années minorquines lui ont servi de témoin des dernières voies politiques des îles Baléares, avec la disparition des ministères de l’Égalité et de l’Environnement, désactivés sous la pression de Vox. “L’île est vendue parce qu’elle est belle et sûre et qu’elle l’est en ces temps. Une cible confortable pour les millionnaires qui avaient l’habitude d’aller à Beyrouth ou à Corcega. Minorque souffre de la gentrification des visiteurs à haut pouvoir d’achat tandis que les Minorquins sont relégués car ils ne peuvent pas se permettre les prix exorbitants des maisons ».

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Almarcegui soutient que voyager sert à avoir ces perspectives sociales, à élargir les aspirations et l’horizon. Elle l’a appris lorsqu’elle était enfant en regardant par la vitre arrière de la voiture de son père, qu’il ne pouvait être autre chose qu’un vendeur. « La curiosité pousse au voyage et voyager permet d’assister en temps réel à un événement, un coucher de soleil à Madras ou un ballet à Saint-Pétersbourg. J’ai traversé le monde, je l’ai vu, et ça me calme”.



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