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Pas de retraite pour les vieux, expérience exigée aux jeunes… le supplice du chômage à Kinshasa ~ 1+ avec Mejeh

Pas de retraite pour les vieux, expérience exigée aux jeunes… le supplice du chômage à Kinshasa ~ 1+ avec Mejeh

2023-06-28 11:13:03

Chaque année, les universités tant publiques que privées de Kinshasa déversent des milliers de jeunes diplômés sur le marché de l’emploi. Tous brillants ou tous moyens, ces jeunes gens sans expérience sont confrontés à une réalité bien décevante qu’est le chômage. Celui-ci éteint leur enthousiasme, à tel point qu’actuellement, à Kinshasa, les études sont devenues une simple formalité sans aucun espoir d’avenir.

Le taux de chômage en RDC est de plus en plus élevé du fait que les jeunes se retrouvent à faire autre chose que ce pourquoi ils ont été à l’université. Ils ont encore et toujours du mal à avoir un emploi qui concorde à leurs études. En 2019, on parlait de 80% de la population assimilée comme chômeurs. Mais ce chômage est par contre occasionné par plusieurs facteurs, que j’essaierai de vous exposer au cours de cet article.

Crédit photo : Pexels, photographe : Emmanuel lkwuegbu

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Manque d’entreprises

En 1991, la RDC encore Zaïre a connu une série de pillages. Plusieurs expatriés ayant perdu leurs entreprises ont été contraints de repartir chez eux, tandis que plusieurs congolais avaient perdus leurs emplois et avaient même migré vers l’Angola pour le commerce. Depuis cette année-là, aucun président n’a encore réussi à ramener des investisseurs au pays, non seulement pour développer et diversifier le secteur de l’emploi, mais aussi pour donner du travail aux congolais. Mais la RDC n’a pas seulement besoin des étrangers pour son développement. Étant un pays béni de plusieurs minerais, Kinshasa peut assurer son émergence et coopérer avec les entreprises étrangères en signant des accords strictement gagnant-gagnant dans l’intérêt des congolais.

Photo d’étudiants à l’université de Kinshasa

Cumul des postes et aucune retraite pour les plus âgés

A Kinshasa, il est très difficile de décrocher un emploi dans une entreprise publique après son passage à l’université. Les jeunes diplômés rencontrent d’énormes difficultés en raison du grand manque d’entreprises et, même avec celles qui existent, il y a de grands remparts. D’un côté, le dernier rapport de l’inspection générale des finances avait révélé qu’il existe des fonctionnaires qui occupent deux à plusieurs postes dans différentes entreprises publiques et ministères de l’état. De l’autre côté, les vieux fonctionnaires ayant déjà atteint l’âge de la retraite ne bougent pas, dans certains services on y trouve même des plus vieux. La question qui se pose est : pourquoi ne partent-ils pas à la retraite ?

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Plusieurs ministres des finances passés ont été face à cette question qui taraude toujours celui en place. Ils y ont tous répondu que le pays n’a pas les moyens pour payer tous ces retraités, mais curieusement les moyens se mobilisent pour financer certaines activités moins importantes que le développement de la jeunesse tant kinoise que congolaise. J’évoque ici le cas du Chef de l’État Félix Tshisekedi qui avait déboursé 27 millions de dollars pour offrir 500 Jeeps de marque Hyundai Palissade aux députés nationaux qui gagnent déjà beaucoup d’argent. Nous pourrions aussi faire référence à l’Assemblée nationale qui avait payé en avril dernier 653 000 dollars au Stade de Martyrs pour l’organisation de la sortie officielle de l’Union sacrée, la plateforme qui réunit les partis politiques soutenant le chef de l’état…

Des sommes colossales qui pourraient servir à créer des petites entreprises ou financer certains programmes pouvant contribuer à l’épanouissement de la jeunesse. Et par ailleurs, si par chance une personne arrive quand même à intégrer un ministère public ou une entreprise publique, je n’évoque même pas la difficulté de l’obtention du numéro de matricule tant les démarches sont un supplice.

Dans les entreprises privées, une exigence d’expérience aux jeunes diplômés

L’un des grands handicaps des jeunes diplômés à Kinshasa est le manque d’expérience. Fraîchement sortis de l’université, ces jeunes n’ont qu’avec eux les théories acquises pendant 3 ou 5 années de leurs vies académiques.

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Postuler dans une entreprise privée est donc techniquement très simple mais en réalité très difficile : les employeurs établissent une sorte de critérium pour embaucher les recrutés. En dehors de plusieurs atouts qu’il faudrait avoir en informatique (Word, Excel, Photoshop, Illustrator…), il faut faire preuve d’une expérience de 2 ans minimum, ce qui est très handicapant pour ces jeunes diplômés qui n’en ont pas. Face à cette situation, plusieurs jeunes renoncent à leur rêve de pouvoir travailler dans une entreprise et d’y faire carrière.

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Stages professionnels non payés

Plusieurs entreprises privées acceptent par contre d’accorder des stages, mais les stagiaires ne reçoivent rien à part la formation où ils mettent en pratique leurs théories. Ils vont et repartent avec leurs propres frais de transport, sans aucune gratification salariale. Ce fonctionnement se révèle être une charge supplémentaire pour les parents : dans beaucoup de familles kinoises, quand un enfant finit ses études, il est écarté des dépenses familiales car considéré apte à trouver un emploi et subvenir à ses propres besoins. Au regard de cette réalité, plusieurs jeunes diplômés refusent de faire des stages car ils ne savent pas comment ils se prendront en charge, même si cela leur permettra de faire leur preuve dans le monde professionnel.

Crédit photo : Pexels, Photographe : LinkedIn sales navigator

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Par conséquent, avec le temps, plusieurs facultés disparaissent dans les universités à travers le pays. En parallèle, plusieurs jeunes se tournent aujourd’hui vers d’autres activités, question d’avoir de quoi mettre sous la dent et faire face au manque d’emploi. C’est ainsi que ceux qui rêvaient de devenir des avocats deviennent entrepreneurs, tandis que les économistes sont en train de faire autre chose que d’être à la banque, que les informaticiens deviennent des livreurs, que les vendeurs se tuent aux paris sportifs et que des licenciés d’entreprises pétrole et gaz deviennent des professeurs dans les écoles primaires ou secondaire. Des exemples, il y en a des centaines.

« Je passe les moments les plus désastreux de ma vie, que je n’ai jamais vécus avant. Alors, au lieu de rester à la maison, j’ai opté pour un petit boulot temporaire »

Témoignage de Marthe Monibo

« Je vis mal cette phase post universitaire »

Princillia Mantezolojeune licenciée en communication des organisations, nous parle de ce qu’elle vit. « J’ai du mal à vivre cette phase post-universitaire, je rencontre des situations très difficiles pour avoir un poste au sein d’une organisation. Cela m’empêche de satisfaire mes besoins et aussi développer mes capacités intellectuelles », regrette-t-elle. « Le travail est une source d’épanouissement de l’homme, mais ce chômage nous handicape pour évoluer normalement dans la société. »

Crédit : Princillia Mantezolo

Quant à Marthe Moniboéconomiste depuis plus de 3 ans, elle nous explique pourquoi elle ne travaille pas à la banque : « Je passe les moments les plus désastreux de ma vie, que je n’ai jamais vécus avant. Alors, au lieu de rester à la maison, en attendant que d’autres opportunités puissent s’offrir, j’ai opté pour un petit boulot temporaire, qui me permet de répondre à mes besoins et ne pas dépendre financièrement des autres. Si je ne suis pas à la banque, c’est parce que l’opportunité ne m’est pas encore offerte, mais j’espère toujours… Une fois l’opportunité se présente, je saisirai l’occasion ».

Crédit photo : Maria Maba

« Cela fait plus de 4 ans que je postule à plusieurs endroits »

Ruth Mupaticomptable depuis plus de 4 ans, jure ne plus chercher de l’emploi car c’est une perte de temps. « Je vis mal le chômage, rester à la maison à longueur des journées est très pénible. Cela fait plus de 4 ans que je postule dans beaucoup d’endroits et c’est après beaucoup de temps qu’on me contacte pour passer et déposer mon dossier complet », explique-t-elle. « Je ne me soucie plus de chercher de l’emploi çà et là parce que j’ai dépensé beaucoup d’argent. Si j’avais su, je l’aurais investi dans l’entrepreneuriat. »

Crédit photo : Maria Maba

Réguler le secteur de l’emploi et réduire le chômage en RDC est pourtant très simple. D’abord, il faudrait que les gouvernants aient un peu de bonne foi en mettant les intérêts de la population en avant. Par exemple, il serait envisageable de créer des mini-entreprises qui permettront aux jeunes diplômés de travailler après l’université pour qu’ils aient la facilité d’intégrer les grandes entreprises avec tous les critères possibles. Pourquoi ne pas mobiliser les fonds pour faire partir les vieux fonctionnaires à la retraite ? De cette manière, les places seront dégagées pour accueillir ceux et celles qui voudront travailler dans le secteur public. Enfin, il faudrait également accompagner les entrepreneurs en subventionnant leurs start-ups, ce qui contribuerait tant soit peu à la diminution du chômage.

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