Paris-Roubaix Femmes : Lotte Kopecky s’offre la victoire au sprint

Et à la fin, c’est toujours Lotte Kopecky qui gagne. A l’attaque toute la journée, mais incapable de s’isoler, la Belge de la SD-Worx s’en est remis à sa pointe de vitesse pour s’offrir le premier Paris-Roubaix de sa carrière. Un temps piégé sur le Vélodrome, la championne du monde a fait la différence dans la dernière ligne droite pour s’imposer au sprint dans un groupe de six, son 5e succès de la saison.

Elle a devancé l’Italienne Elisa Balsamo (Lidl-Trek) et Pfeiffer Georgi (DSM-Firmenich PostNL) alors que Marianne Vos (Visma | Lease a Bike, 4e) a encore échoué dans sa quête de l’Enfer du nord. Première Française, Victoire Berteau (Cofidis) a pris la 8e place.

Cette fois, il n’y a pas eu de chevauchée solitaire. Cette fois, il n’y a pas eu d’échappée victorieuse. Il n’y a même pas eu d’échappée tout court. Disputée à une allure assez folle (39,1 km/h de moyenne), balayée par un fort vent, parfois de face, cette 4e édition de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift n’a jamais laissé la moindre chance aux audacieuses et aux anticipations.

A l’exception de Jade Wiel (FDJ-SUEZ), sortie en solitaire dans le premier des secteurs de Templeuve à 33km de l’arrivée, personne n’a jamais réussi à prendre plus d’une dizaine de secondes d’avance. Jusqu’au secteur de Camphin-en-Pévèle.

Déjà à l’attaque à quatre reprises auparavant, dans le secteur 15 de Tilloy à Sars-et-Rosières, dans le secteur 12 d’Auchy-lez-Orchies à Bersée, puis à la sortie des secteurs de Mons-en-Pévèle et de Templeuve, la championne du monde a placé une accélération cette fois bien plus tranchante et appuyée dans Camphin-en-Pévèle (1800m), à 19,5km de l’arrivée.

Comme à chaque fois, Elisa Balsamo (Lidl-Trek) et Marianne Vos (Visma | Lease a Bike) ont bondi dans sa roue, Pfeiffer Georgi (DSM-firmenich PostNL) explosant très vite et les trois filles se sont fait la malle. Elles ne seront plus reprises, malgré l’effort d’un groupe de dix filles, dont les Français Victoire Berteau (Cofidis, 8e), Marie Le Net (FDJ-SUEZ, 9e) et Gladys Verhulst-Wild (FDJ-SUEZ, 12e), qui échouera à 28’’.

Rapidement revenue sur Ellen Van Dijk (Lidl-Trek) et Amber Kraak (FDJ-SUEZ), qui venaient d’anticiper, on pensait la Lidl-Trek en bonne position avec cette supériorité numérique mais Balsamo a craqué dans le Carrefour de l’Arbre, victime d’un incident mécanique ou d’une panne de jambes.

Heureusement pour l’italienne, elle est retombée sur Georgi et les deux filles ont pu opérer la jonction à 11km de l’arrivée, alors que Vos et Kopecky alternaient attaque et moment de temporisation. La Néerlandaise de la Visma | Lease a Bike avait conscience de l’énorme opportunité qui s’offrait à elle de remporter enfin Paris-Roubaix, ce titre majeur qui manquait encore et toujours à son palmarès. Mais incapables de pouvoir se détacher, Kopecky et Vos ont dû se contenter de miser sur leur sprint.

Un choix – qui n’en était pas un – risqué face à Balsamo, plus rapide sur le papier. Mais un sprint sur le Vélodrome de Roubaix n’est pas un sprint comme les autres. Il se joue à la fraicheur, à la forme, plus qu’aux qualités intrinsèques. Et à ce jeu-là, il n’y avait rien à faire face à Lotte Kopecky. Elle s’était plus dépensée que les autres. Elle s’est fait piéger sur le Vélodrome, rétrogradant en queue de groupe à 300m de la ligne pour pouvoir lancer son sprint.

Mais, une fois lancée, la Belge de la SD-Worx a dévoré toutes ses adversaires et son vélo d’avance sur la ligne témoignait bien de la domination actuelle de la Belge sur le cyclisme mondial. A 28 ans, la voilà qui ajoute Paris-Roubaix à un palmarès qui compte ces dernières années deux Tour des Flandres, deux Strade Bianche en plus de son titre mondial et de sa 3e place sur le Tour de France. En attendant Liège-Bastogne-Liège dans quinze jours ?