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Opération Zéro Moustique : les résultats de l’expérimentation à Talence

Opération Zéro Moustique : les résultats de l’expérimentation à Talence

Délivrer sinon un quartier, du moins quelques rues, de la pression harassante exercée par le moustique-tigre ? Vaste programme que cette opération « zéro moustique » annoncée au printemps dernier à Talence, où un ilot d’une vingtaine d’habitations, près des boulevards, avait été ciblé pour la saison d’été. Ecrin urbanistique à valeur d’exemple, typique d’un quartier d’échoppes bordelais, pour sensibiliser les habitants, enchaîner les campagnes de piégeage et surtout mesurer une éventuelle baisse de la population du…

Délivrer sinon un quartier, du moins quelques rues, de la pression harassante exercée par le moustique-tigre ? Vaste programme que cette opération « zéro moustique » annoncée au printemps dernier à Talence, où un îlot d’une vingtaine d’habitations, près des boulevards, avait été ciblé pour la saison d’été. Ecrin urbanistique à valeur d’exemple, typique d’un quartier d’échoppes bordelais, pour sensibiliser les habitants, enchaîner les campagnes de piégeage et surtout mesurer une éventuelle baisse de la population du moustique, le tout du 1er avril au 30 septembre. Alors, le bilan ? « Des résultats encourageants », indique un compte-rendu de la Ville de Talence et du centre de démoustication de Bordeaux Métropole, graphique à l’appui, en dépit d’un retour de flamme en septembre.

1 Pas ou peu d’œufs récoltés

Les chiffres, évidemment, étaient attendus au tournant. Ils se fondent sur les relevés des pièges pondoirs laissés par les agents du centre de démoustication dans neuf jardins de l’îlot. 244 œufs piégés le 3 mai, une poussée à 617 le 2 juin, plus rien le 5 juillet, et 20 œufs le 24 août. Mais septembre connaît une remontée exponentielle, à la faveur de plusieurs jours de pluie. 804 œufs piégés, et à nouveau 719 en octobre. Premier enseignement : la réussite de l’expérience tient dans l’effondrement des œufs récoltés entre juillet et août. Et si septembre enraye la dynamique, la rupture s’explique par « le relâchement du mois d’août », avance Stéphane Delgado, conseiller municipal en charge de la lutte contre les moustiques. « Les gens ne sont pas là et, forcément, ils n’entretiennent plus leur jardin. » Fort d’une moyenne de 96 œufs non éclos par piège, 2 404 moustiques adultes ont été évités, dont 1 442 femelles. Soit, à raison de cinq pontes potentielles tous les douze jours (le maximum supporté par une femelle), et 150 œufs par ponte, quelque 1 081 500 moustiques (hypothèse « haute » fournie par l’ARS) ou 576 800 moustiques (hypothèse « moyenne », fondée sur les travaux d’un chercheur montpellierain) évités !

« Il y avait nettement moins de moustiques dans le jardin »

2 « 70 % » de retours positifs

Au-delà de statistiques qui restent à affiner, le « ressenti » des habitants a été pris en compte. « 70 % des retours s’avèrent positifs », ceux-ci exprimant la « sensation d’avoir eu moins de moustiques que l’année précédente », poursuit Stéphane Delgado. Sérieux bémol, convient l’élu, le constat partagé n’a pas encore « d’incidence sur la capacité à mieux profiter de son jardin ». « Mais il y en avait nettement moins », confirment à « Sud Ouest » Bernard et Marie-Claudine Julien, dont un couple de voisins, qui habite de l’autre côté de la rue, assure avoir mesuré une différence notable au bénéfice de l’îlot. Dernier élément à prendre en considération, les habitants concernés ont exprimé « une forte volonté de poursuivre l’expérimentation ».

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3 Inventaire des abris larvaires

L’opération s’était doublée d’une prospection dans dix-sept jardins, sur autorisation préalable des propriétaires, à la recherche d’abris pour larves de moustiques. Résultat, et utile rappel des conseils à suivre pour s’épargner un surplus de désagrément : les « petits récipients » (au nombre de « 35 ») dans lesquels stagne l’eau indispensable à l’éclosion des œufs, représentent « 70 % des gîtes larvaires ». Autant dire qu’ils ont pu être rapidement éliminés – il suffit de les retourner. Regards d’eau pluviale (4), balcon et terrasse sur plots (2), dessous de pots de fleurs et autres vases (5), bâche (1) ont aussi été « neutralisés par traitement ou destruction ». Le seul récupérateur d’eau pluviale a été traité à trois reprises, et « n’a pas produit de larves ».

4 Les limites de la méthode

Tout n’a pas été parfait pour cette première expérimentation. Quatre jardins, dont un notoirement abandonné, n’ont pu être inspectés, entre le refus d’un propriétaire, le départ en maison de retraite d’un autre ou le décès d’un troisième. Autant de biais qui ont pu affecter l’expérimentation. Et s’il apparaît à la marge, un phénomène supplémentaire de recontamination « par l’extérieur », au détour d’une porte ou fenêtre ouverte sur la rue, n’est pas à exclure. Le conseiller municipal Delgado n’en démord pas : des contacts ont été noués en fin d’exercice pour deux des quatre jardins. Surtout, l’expérimentation sera reconduite l’an prochain et affinée, avec la pose de « pièges à ventilateur » qui aspirent les moustiques – technique moins aléatoire qu’un piège pondoir. L’opération sera même étendue à une résidence, le logement collectif ayant aussi un rôle à jouer dans la lutte contre le moustique-tigre. « Je le répète, le moustique est là depuis les dinosaures, il a survécu à un astéroïde et nous survivra. Mais limiter sa prolifération, c’est possible », persiste Stéphane Delgado.

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