Une opération conjointe entre les polices birmane et chinoise a conduit à l’arrestation de plus de 800 personnes soupçonnées de participer à des activités de fraude en ligne à la frontière, a annoncé lundi l’ambassade chinoise à Rangoun.
La police birmane, assistée par des renseignements fournis par son homologue chinoise, a arrêté à Muse (nord) 807 personnes «qui ont commis des crimes transfrontaliers» et saisi des ordinateurs, des téléphones portables et des «schémas de fraude», a détaillé l’ambassade dans un communiqué diffusé sur WeChat.
Environ 352 citoyens chinois ont été appréhendés dans le cadre de l’opération, puis transférés en Chine dimanche, les autres individus étant de nationalité birmane, précise-t-on.
La junte birmane n’a pas fait de communication à ce sujet.
Les réseaux d’escroquerie en ligne génèrent des milliards d’euros chaque année, selon les Nations unies, à travers des fraudes liées aux cryptomonnaies ou des jeux d’argent illégaux.
Au moins 120 000 personnes, dont des Chinois contraints d’escroquer leurs compatriotes, sont retenues dans des centres basés en Birmanie, sans aucune protection contre les abus des droits humains, a noté l’ONU l’année dernière.
Pékin a exercé des pressions sur la junte birmane, dont elle est l’un des principaux fournisseurs d’armes, pour réprimer ce phénomène, qui se propage également à un autre important carrefour commercial de l’État Shan, la ville de Laukkai, reprise début janvier par des groupes ethniques minoritaires.
La Birmanie a extradé l’année dernière plus de 40 000 personnes soupçonnées d’avoir participé à ces opérations illégales, d’après un média officiel chinois.
