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ONU Appelle à des Normes Internationales pour l’Intelligence Artificielle

ONU Appelle à des Normes Internationales pour l’Intelligence Artificielle

Une première étape est franchie. Avec la montée en puissance des applications liées à l’intelligence artificielle (IA), qui suscitent à la fois enthousiasme et inquiétudes, l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a appelé, le jeudi 21 mars, dans sa première résolution sur le sujet, à l’établissement de normes internationales pour assurer des outils sûrs et respectueux des droits de l’homme.

Adoptée par consensus à l’initiative des États-Unis, cette résolution est qualifiée d’ “étape historique dans l’établissement de règles internationales claires pour l’intelligence artificielle” par la vice-présidente américaine Kamala Harris. Selon elle, ces technologies doivent être développées de manière à “protéger tout le monde des préjudices potentiels” tout en garantissant que chacun puisse “bénéficier des avantages” qu’elles offrent.

“Combler le fossé numérique”

La résolution, qui exclut l’IA relevant du domaine militaire, souligne qu’il est nécessaire d’établir des normes visant à garantir que les systèmes d’intelligence artificielle soient sûrs, sécurisés et fiables. Dans le but de “favoriser plutôt que d’entraver la transformation numérique et l’accès équitable aux avantages offerts par ces systèmes” pour atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour assurer un avenir meilleur à l’humanité d’ici 2030.

La résolution met en avant principalement les bénéfices potentiels de l’IA en matière de développement, avec pour objectif de “combler le fossé numérique” entre les pays et au sein des pays. “L’accent mis sur le développement est un effort délibéré des États-Unis pour gagner la sympathie des pays pauvres”, a déclaré Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, à l’Agence France-Presse. C’est “plus facile” que d'”attaquer de front les questions de sécurité dans le cadre d’une première initiative”.

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L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné les possibilités offertes par l’IA pour “accélérer la lutte contre la pauvreté, sauver des vies, protéger notre planète”, mentionnant notamment le diagnostic médical ou l’agriculture.

La menace des deepfakes

Pourtant, l’IA pose également des “défis existentiels universels”, a-t-elle souligné, exprimant ses craintes concernant les deepfakes (ou hypertrucages) qui pourraient “saper l’intégrité du débat politique dans une année où plus de la moitié du monde élira ses dirigeants”.

Le texte met en avant les menaces posées par des technologies conçues ou utilisées “de manière malveillante ou dans l’intention de nuire”. Il reconnaît également que sans “garanties”, l’IA pourrait porter atteinte aux droits de l’homme, renforcer les préjugés et les discriminations, et compromettre la protection des données personnelles.

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Il demande donc à tous les États membres et autres parties prenantes de “s’abstenir ou de cesser d’utiliser des systèmes d’intelligence artificielle qu’il est impossible d’utiliser dans le respect des droits de l’homme ou qui présentent des risques excessifs pour l’exercice de ces droits”.

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Les mises en garde se multiplient, en particulier concernant les outils d’IA générative et les risques qu’ils posent pour la démocratie et la société, notamment par la création de fausses images et de discours qui interfèrent dans les campagnes électorales.

“Des algorithmes dominés par les hommes”

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a placé la régulation de l’IA parmi ses priorités. Il appelle à la création d’une entité onusienne, sur le modèle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), par exemple.

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Soulignant régulièrement les menaces liées à la désinformation et aux préjugés, il a récemment alerté sur les “partis pris” des technologies principalement conçues par des hommes et qui “ignorent” les besoins et les droits des femmes. “Des algorithmes dominés par les hommes pourraient littéralement programmer des inégalités dans des domaines tels que l’urbanisme, la solvabilité ou l’imagerie médicale, pour des années à venir.”

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“Je ne pense pas que les États-Unis veulent laisser Guterres mener cette discussion si délicate, donc ils interviennent pour façonner le débat”, a estimé Richard Gowan, décrivant une “course” entre les États-Unis, la Chine et d’autres États pour être en première ligne sur cette question sociétale.

Le Parlement européen a adopté en mars une législation unique au monde pour encadrer les systèmes d’IA, tels que ChatGPT. On y retrouve également la volonté affichée des législateurs d’encadrer les dérives potentielles liées à cette technologie, sans pour autant freiner les capacités d’innovation.

Le Monde avec AFP

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