2024-05-14 19:04:47
Perdre du poids est l’objectif des personnes obèses. Car perdre du poids est associé à une réduction du risque de développer diverses maladies et, à terme, de mourir prématurément. Mais perdre du poids peut également avoir des effets négatifs, notamment sur la masse musculaire et la capacité cardio-pulmonaire, rendant difficile la mobilité, voire la marche. Dans ces cas-là, l’activité physique peut-elle être « prescrite » ? Oui, affirment les experts réunis au Congrès européen sur l’obésité, qui se déroule à Venise. Dans le cadre d’un programme de perte de poids, des changements de mode de vie, notamment une activité physique accrue, sont essentiels. Pas tant pour perdre du poids, mais pour éviter les effets sur la masse musculaire et contribuer à réduire l’état d’inflammation.
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L’exercice qui brûle
En effet, selon une étude présentée par Haithem GA Alkhefagie, de l’Université de Copenhague, l’activité physique réduit l’état d’inflammation, et potentiellement toutes les maladies qui y sont liées – comme le diabète et l’athérosclérose – plus que le liraglutide, un médicament utilisé pour réduire le poids des personnes souffrant d’obésité. Des chercheurs danois ont impliqué 95 adultes obèses sans diabète de type 2 et les ont soumis à un régime hypocalorique entraînant une perte de poids ; par la suite, les participants ont été répartis en quatre groupes qui ont suivi un programme spécifique pendant 52 semaines : le premier a fait une activité physique modérée, le deuxième a pris du liraglutide, le troisième a combiné l’activité physique et le médicament, le quatrième a reçu un placebo. Les résultats ont montré que, alors que dans le groupe placebo, les participants ont repris du poids, ce n’est que dans le groupe combiné qu’ils ont perdu davantage de poids. Mais en mesurant les niveaux d’inflammation, les chercheurs ont constaté que seules les personnes du groupe qui avaient fait de l’exercice avaient diminué, sans que l’ajout de liraglutide n’engendre une diminution supplémentaire.
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Des activités sur mesure
« L’activité physique a toujours un effet positif sur la santé, mais chez les personnes obèses, elle doit être prescrite en tenant compte de chaque patient et de ses capacités. Il y a beaucoup d’intérêt dans la communauté scientifique pour déterminer quel est le meilleur moment pour introduire l’exercice dans le cadre d’un programme de perte de poids afin d’en augmenter les bénéfices”, commente Federico Vignati, consultant à l’Unité Opérationnelle Complexe (UOC) des Maladies Endocriniennes et Diabétologie de l’Hôpital Sant’Anna de San Fermo della Battaglia (Côme), qui a animé la séance du congrès au cours de laquelle les résultats danois ont été présentés. « L’étude a été menée avec le liraglutide, qui est une molécule très utile mais pas la plus efficace. Les effets sur l’inflammation sont plus importants avec le sémaglutide par exemple, et on s’attend à ce qu’ils le soient encore plus avec les molécules de nouvelle génération qui arriveront prochainement. »
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Après l’opération
Les personnes qui subissent une chirurgie bariatrique et perdent du poids constatent également une réduction de leur masse maigre et musculaire, de leur forme cardiorespiratoire et de leur force musculaire. Conditions qui peuvent à leur tour avoir des effets délétères sur le métabolisme, la fonction physique et la santé générale. L’exercice physique peut également être fondamental dans ce cas. Comme l’a expliqué à Venise Jean Michel Oppert, de l’Université de la Sorbonne à Paris, en regardant les résultats obtenus jusqu’à présent, nous constatons que, dans la période post-opératoire, l’impact de l’ajout d’activité physique sur la perte de poids est limité – en moyenne 2 kilos – mais les effets sur la santé générale sont d’une grande importance : la capacité cardiorespiratoire s’améliore et une augmentation significative de la masse musculaire est appréciée. Déclenchant ainsi un cercle vertueux : plus on bouge, plus il devient facile de bouger.
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