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«Notre temps a besoin de toute sa force»- Corriere.it

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De IDA BOZZI

La soirée au Cattolica de Milan pour le lancement de la série Corriere. Sur scène, entre autres, l’interprète Filippo Capobianco, Valentina Cenni et Stefano Bollani

Une soirée d’une grande intensité, mardi 21 mars, dans une Aula magna comble duUniversité Catholique de Milan, pour l’événement organisé par “Courrier” en collaboration avec l’université pour célébrer la Journée mondiale de la poésie et présenter la série de volumes du journal, “La poésie appartient à tout le monde” organisé par Daniele Piccini, avec des œuvres sélectionnées par certains des plus grands poètes modernes et contemporains.


Un public dense et attentif (et aussi quelques poètes et éditeurs dans le public, parmi lesquels Vivian Lamarque et Nicola Crocetti) qui se sont réunis “autour de cette forme d’art”, comme il le disait au début le recteur de la Cattolica, Franco Anelli. « La contemporanéité de la poésie échappe à la plupart des gens, ce que nous étudions à l’école est la poésie institutionnalisée, d’il y a plusieurs décennies, mais quel est le cheminement de la poésie contemporaine ? Il faut se remettre à le reprendre, et l’idée de faire de la poésie “pour tous”, comme le rappelle cette initiative commune avec le “Corriere”, devient une idée précieuse de promotion culturelle”. Et de conclure : « Nous avons besoin d’une défense de la culture dans des saisons où les formes classiques de communication et de pensée sont mises à l’épreuve par les nouvelles technologies. La machine est peut-être un bon maniériste, mais elle n’est pas créative. Dans la connaissance, il peut y avoir non seulement de la compétence, il y a aussi un besoin de créativité, dont les sommets sont atteints par la poésie».

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Elle est intervenue sur le lien historique entre la poésie et le Corriere Barbara Stefanelli, rédactrice en chef adjointe du journal : « Qu’est-ce que la poésie a à voir avec un journal qui traite de l’actualité ? Pensons au 24 février 2022, lorsqu’un pays a été envahi, mais pensons aussi à la nouvelle d’un homme qui n’avait plus donné de nouvelles de lui depuis des semaines et ce n’est qu’au bout de plusieurs jours qu’il a été retrouvé enseveli sous une quantité d’objets qu’il s’étaient accumulés : deux nouvelles lointaines, mais terribles. Ici, la poésie sert à nous faire passer de la peur de quelque chose de noir et de menaçant à l’émerveillement. Cela nous permet de nous rouvrir, d’accueillir aussi la douleur des autres”.

Stefanelli rappelle la présence plus que séculaire de voix poétiques en tête de mât : « Sur la « Lettura » publiée de 1901 à 1946, il y avait de nombreux poètes, à partir de 1903 Pascoli, à partir de 1906 d’Annunzio, puis Gozzano, Trilussa, Aleramo. Et dans “la Lettura” lancée en 2011, la poésie a toujours une place fixe, même avec des poètes nouveaux, célèbres et moins célèbres, et avec une critique qui nous permet de l’apporter à tout le monde, pas seulement à une élite». Et il a cité la poésie de Giovanni Giudici que le 16 septembre 2001, peu après l’attentat contre les Twin Towers, le Corriere della Sera publie en première page.

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Un goût d’émerveillement, bref de poésie, était alors offert par la performance de Filippo Capobianco, champion de Poésie Slam, physicien de formation, qui mettait en vers son amour pour sa ville, Pavie, décrivant les fleuves des grandes et petites villes, le Danube, la Seine et son Tessin. Après le monologue comique Différencesà propos d’un cosmologiste amoureux d’une terre plate, Capobianco a été rejoint sur scène par Antonio Troiano, responsable de la Culture du « Corriere », qui animait la soirée : interrogé sur le lien entre poésie et physique, Capobianco répond : « Les professeurs disent souvent : telle formule est belle, telle équation est élégante. Même les physiciens cherchent la synthèse pour exprimer la beauté avec le moins de symboles possible ».

La conversation s’est poursuivie avec le professeur et écrivain Giuseppe Lupo et avec le conservateur de la série, Daniele Piccini. Piccini a rappelé sa première rencontre avec la poésie contemporaine, qui a eu lieu à la Cattolica en tant qu’étudiant : « Les poètes sont importants, mais les enseignants sont également importants, comme Mario Luzi ». Et il a expliqué comment le langage “chaud” de la poésie a besoin d’un lecteur, et la série se veut une invitation à découvrir la voix créative du poète.

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Lupo rappelle également ses débuts d’auteur poétique : « D’habitude on arrive à écrire des romans après être passé par la poésie – ce qui est beaucoup plus difficile. J’ai commencé par imaginer que j’écrivais de la poésie : si cela arrive, le rythme des mots que la poésie vous donne demeure ». Lupo, professeur à la Cattolica, a annoncé que les étudiants universitaires seront invités à participer à un concours de poésie, et le lauréat pourra également passer une journée à la rédaction Culture du « Corriere ».

La clôture était au piano, avec Valentina Cenni et Stefano Bollani (“la poésie est tout ce qui est dans l’air, dans la nature : la création est un acte poétique”) qui proposait Le déserteur de Boris Vian et un concert de poèmes-chansons très applaudi par le collectif historique de «Cantacronache», auquel ont participé des auteurs comme Italo Calvino et Gianni Rodari et des musiciens comme Fausto Amodei.

21 mars 2023 (changement 21 mars 2023 | 21:53)

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