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Noboa, le fils, au pouvoir | International

Noboa, le fils, au pouvoir |  International

2023-10-16 18:09:41

Célébration du triomphe de Daniel Noboa à Guayaquil.MARIA FERNANDA LANDIN (Reuters)

L’Équateur se réveille avec un président élu. Contrairement à son père, Noboa, qui sera désormais locataire du palais Carondelet pour un an et demi, arrive au pouvoir dès sa première tentative. Sans organisation de parti pour le représenter, sans corps législatif pour le protéger et sans cadres politiques majeurs pour donner l’impulsion à l’appareil d’État, Noboa tentera de résoudre les problèmes urgents du pays. Comment y parvenir ? Telle doit être la question qui résonne actuellement tant dans la tête du nouveau chef de l’État que dans celles de ses principaux conseillers : Anabella Azín, mère et ancienne législatrice, et Isabel Noboa, tante et femme d’affaires toujours proche du fils de la politique et du pouvoir.

Certaines idées qui circulent sont liées au principal ennemi politique auquel Noboa doit faire face immédiatement. Il ne s’agit pas de la Révolution citoyenne ou de ses dirigeants. En réalité, les premières actions du jeune président devraient viser à prendre ses distances en termes de saveurs et d’odeurs avec le gouvernement qui s’apprête à partir. C’est votre première grande décision politique si vous voulez atteindre le premier trimestre de l’année prochaine avec suffisamment d’essence pour entreprendre la campagne présidentielle de 2025.

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Même si l’idée d’être le plus jeune président que l’Équateur ait jamais donné doit être à la fois étonnante et déconcertante, le pays espère que le nouveau chef de l’État guidera son gouvernement vers le pragmatisme. Deux ou trois dossiers inscrits à l’agenda national sont en bonne voie, avec des résultats immédiats et facilement transmissibles à la population. Assez et reste. L’heure n’est pas aux disputes avec l’Assemblée nationale et encore moins à une consultation populaire qui ne ferait qu’obscurcir le court chemin entre cette période de transition et le prochain processus électoral. Bien entendu, au plus haut point se trouve la lutte contre l’insécurité qui a déjà accablé la patience et le moral de la population. Les citoyens s’attendent à une lutte précise, efficace et impitoyable. Si Noboa renvoie des valeurs positives dans cet objectif, les votes nécessaires pour les prochaines élections seront en période de maturation. Avant que les pluies ne s’aggravent, celles du phénomène El Niño et surtout celles encore plus turbulentes qui viennent de la politique, le jeune président doit agir de front contre le crime organisé.

Quelque chose de similaire se produit avec les questions sociales. Là où le gouvernement sortant a été incapable de satisfaire les besoins fondamentaux, Noboa doit être là pour présenter une administration renouvelée. La santé publique, l’attention prioritaire accordée aux secteurs les plus défavorisés sur le plan socio-économique et les opportunités d’enseignement supérieur sont quelques domaines dans lesquels, en quelques mois de gouvernement, Noboa peut faire la différence. Mais le pragmatisme du nouveau président ne doit pas seulement passer par des actes mais aussi par des actes symboliques, ceux auxquels faisait référence CS Peirce, le père du pragmatisme. À ce niveau, l’Équateur espère un Noboa proche du peuple, qui vit avec le peuple et qui reflète l’espoir d’un pays qui traverse l’un des pires moments de son histoire récente.

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À cet égard, la formation du cabinet ministériel constituera le premier test décisif. Disposer de secrétaires d’État issus de divers secteurs sociaux et politiques, dotés d’une légitimité citoyenne, serait un excellent point de départ. Dans le groupe des proches du gouvernement, l’une des plus grandes fortunes du pays et peut-être d’Amérique latine ne devrait pas se refléter car, tout simplement, cela ne fait pas bonne impression au citoyen moyen. Non seulement cela, avec un groupe de conseillers qui répondent à différentes voix, Noboa pourrait garantir, au moins au début, un soutien sectoriel qui sera indispensable lorsque la chaleur des élections se calmera, que les festivités de fin d’année prendront fin et que la voracité d’un système politique peu critique et doté d’un esprit d’unité réapparaîtra. En fin de compte, Noboa arrive avec plus de faiblesses politiques que de forces et, dans ces cas-là, le partage du pouvoir atténue les turbulences d’un pays dans lequel des prédateurs guettent le gouvernement au pouvoir.

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L’Équateur opte immédiatement pour un nouveau gouvernement de centre droit. Bien que cela puisse paraître, il ne s’agit pas d’une reconfiguration des positions idéologiques des gens mais plutôt d’une absence de centre et encore moins d’options de gauche. Ce qui existe aujourd’hui, la Révolution citoyenne, n’a pas encore décollé. Peut-être que ses principaux problèmes ne résident pas dans ses propositions mais dans l’absence de libertés pour que de nouveaux dirigeants soient générés au-dessus de ceux élevés sur les autels. Leur problème, diront certains. Le problème du pays sera dit par ceux qui veulent voir un Équateur avec trois ou quatre options politiques différentes qui permettent un choix plus efficace pour l’électeur.

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