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« Ne cédez pas à la tentation de chevaucher vos peurs »

« Ne cédez pas à la tentation de chevaucher vos peurs »

2023-09-15 15:24:40

AGI- La démocratie et l’économie libre sont les deux faces d’une même médaille, fondamental pour notre pays. Sergio Mattarella intervient à l’Assemblée de la Confindustria, pour la première fois dans l’histoire de l’événement industriel, et rappelle combien le travail est l’une des pierres angulaires de la première partie de la Constitution, mais sans tomber dans un capitalisme prédateur.

Charte et démocratie sont en effet les deux principes qui ont inspiré la dernière Assemblée dirigée par Bonomi, et c’est l’appel à la démocratie qui a poussé le Président de la République à accepter, fait inédit mais très applaudi, l’invitation à prendre la parole sur scène. Le premier appel s’adresse donc à tous : aux institutions, aux entreprises et aux citoyens, mais peut-être plus aux premiers qu’aux seconds.

“S’il y a quelque chose qu’une démocratie ne peut pas se permettre, c’est d’inspirer son comportement, celui des autorités, celui des citoyens, sur des sentiments purement cycliques. Avec la prédominance de l’inertie ou des pulsions d’anxiété, de peur”. Pour Mattarella, il y a deux erreurs possibles : se limiter à signaler les problèmes « sans une recherche adéquate et courageuse de solutions » et surtout «céder aux peurs, voire à la tentation de les chevaucher, favorisant même contre les faits l’exaspération des perceptions suscitées“.

Einaudi et Roosevelt

Le chef de l’État cite Luigi Einaudi, président libéral, et Franklin Delano Roosevelt, qui ont sorti les États-Unis de la terrible crise de 29 avec l’espoir réalisé du New Deal. Beaucoup de choses ont changé, mais il existe une constante dont il convient d’autant plus de se souvenir maintenant que de nouveaux autoritarismes apparaissent sur la scène mondiale : « le lien, aussi évident qu’il puisse paraître à beaucoup, entre économie et démocratie ».

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La crise du capitalisme dans les années 1920 et 1930 “a également remis en question les ordres politiques existants, enregistrant un mécontentement généralisé à l’égard de la démocratie, considérée comme ennuyeuse et inefficace par rapport aux totalitarismes qui avaient émergé et se consolidaient”, rappelle-t-on. Un précédent dont il faut se méfier : « Dans certaines situations européennes, comme on le sait, la crise économique a contribué à la crise de la démocratie et c’est pourquoi, au contraire, une économie saine contribue au bien du système démocratique et de la liberté, au cohésion de notre communauté ».

La démocratie sur les lieux de travail et d’études

L’économie de marché est donc un élément fondamental d’une démocratie, mais avec des limites très précises, sans pour autant sombrer dans un capitalisme dérégulé, d’autant plus maintenant que des vents de récession soufflent dans la zone euro. Parce que « la démocratie s’incarne dans les mille lieux de travail et d’études. Dans le travail et la réflexion des corps sociaux intermédiaires de la République. Dans la reconnaissance des droits sociaux. Dans la liberté d’entreprendre des citoyens. Avant tout autre facteur, ce qui fait progresser le progrès, c’est en fait le « capital social » dont dispose un pays. Une capitale que « nous ne pouvons pas appauvrir ».

Aux entreprises, Mattarella souligne que de nombreux “jeunes cherchent du travail à l’étranger, en raison de la pauvreté des offres salariales disponibles”.

“Les entreprises sont au centre d’un système de valeurs, pas seulement économiques”, elles sont “des véhicules de croissance, d’innovation, de formation, de culture, d’intégration, de multiplication d’influence, de facteur de soft-power”, de véritables “agents de liberté”. Mais “ce n’est pas un capitalisme prédateur ce que considère la Constitution lorsqu’elle définit les règles du jeu”, la richesse doit être largement répandue.

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Le fondement de la démocratie est « d’éviter la concentration du pouvoir, de garantir la liberté de chacun. Cela s’applique aux institutions. Cela s’applique aux entreprises, dont on peut parler de concurrence au sein d’un marché libre. Et la lutte contre les monopoles représente un chapitre important. ” Mais l’entreprise, dans le « rapport substantiel entre l’économie et les institutions », doit être libre, une fois que « la santé, l’environnement, la sécurité, la liberté et la dignité humaine » sont sauvegardés. Il faut donc éviter “le dirigisme économique et le protectionnisme typiques des expériences autoritaires. Cela signifie transférer le principe de liberté dans le domaine de l’économie”.

Pour jouer son rôle, le pouvoir public doit “garantir la qualité des services, l’efficacité, l’efficience et la clarté du système réglementaire, garantir la sécurité contre les formes que prend la délinquance, prévoir des sanctions efficaces contre les comportements incorrects”.

La croissance des inégalités

En effet, l’homme est à la base de la Constitution et « la croissance des inégalités » doit être combattue. “L’Italie progresse et se développe grâce au dialogue entre les partenaires sociaux” et donc “l’économie de marché ne remet pas en question des valeurs constitutionnellement pertinentes, comme le respect de la dignité humaine et le devoir de solidarité” ou, dans les différents articles du journal, ” protection du travail”, “conditions de travail” et “la femme qui travaille”.

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Fondamentale est alors « la question de la sécurité au travail qui interpelle avant tout la conscience de chacun. La démocratie, c’est le respect des règles, à commencer par celles du travail“. Et ce seraient “des entreprises incompréhensibles qui – contre leurs propres intérêts – ne se souciaient pas, dans le processus de production, de la santé de leurs salariés”, de l’environnement, de l’avenir.

Enfin, Mattarella aborde le thème des « Over the top », qui ne sont pas des « legubus soluti » tout comme les institutions ne sont pas des dominus absolus : « des poussées d’hégémonies injustifiées des institutions dans la gestion des règles ou, au contraire, du pseudo-absolutisme doit être rejeté en tant qu’entrepreneur”.

Le Président conclut en rappelant le travail réalisé pendant la pandémie, les entreprises et les travailleurs ont été « les protagonistes d’une reprise prodigieuse et positivement contagieuse, sans égal dans le G7 ». C’est pourquoi « nous avons confiance en notre pays et en son avenir ; et savoir que le monde des affaires s’engage, avec conviction et capacité, en faveur du progrès de l’Italie est une source de réconfort et de grande appréciation », tout comme le fait de savoir qu’il existe des règles et des règles strictes. pouvoir compter sur nous-mêmes et sur les démocraties de l’Union européenne.

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