et également promouvoir un hôtel exclusivement pour les Russes
Boris Titov, un homme de confiance du Kremlin, a de nouveau rencontré l’ambassadeur de Cuba à Moscou, Julio Garmendía
HAVANA TIMES – Les relations entre La Havane et Moscou continuent de se renforcer comme en témoigne l’annonce à Moscou mardi de nouvelles entreprises commerciales sur l’île. Le premier et le plus étoffé est une joint-venture avec la société d’État Cimex qui a déjà été approuvée par le gouvernement cubain.
« De nombreux fabricants russes souhaitent promouvoir leurs produits à Cuba. Nous espérons qu’une nouvelle société commerciale servira d’importateur grossiste consolidé et sera en mesure de déterminer de manière indépendante les prix sur le marché de détail de la nation des Caraïbes », a déclaré Boris Titov, président du Conseil commercial Cuba-Russie et conseiller de confiance du Kremlin.
Après avoir rencontré mardi l’ambassadeur cubain Julio Garmendía, Titov a indiqué que Moscou espérait signer rapidement un contrat qui fournirait « la solution à des problèmes logistiques complexes tels que le transport de marchandises russes et l’acquisition d’une couverture d’assurance », deux questions qui ont compliqué la politique étrangère du pays. commerce depuis qu’il a été frappé par des sanctions internationales suite à son invasion de l’Ukraine en 2022.
L’annonce, qui a été rapportée à Cuba par l’agence de presse Prensa Latina, contient peu de détails. Les deux parties souhaitent également étendre leur coopération dans le secteur du tourisme et envisagent, a déclaré Titov, la construction d’un hôtel à l’usage exclusif des Russes. Le projet est basé sur l’hypothèse que le nombre de vacanciers russes visitant l’île reviendra aux niveaux précédents, ce que les dernières données indiquent clairement ne se produit pas.
Les chiffres de l’Office national des statistiques et de l’information indiquent que 6 632 Russes ont visité le pays en 2022, soit 54,7 % de moins qu’en 2021. De plus, les Russes étaient le seul groupe de visiteurs étrangers dont le nombre a diminué au cours des deux premiers mois de 2023, passant de 35 871 voyageurs. en janvier et février 2022 – les sanctions ont commencé à la fin de ce mois – à 20 589 au cours de la même période cette année.
Le nombre de visiteurs russes était déjà en baisse avant que la guerre ne complique la situation. En novembre 2021, la République dominicaine avait braconné une bonne partie du commerce touristique de Cuba. En septembre, mois de réouverture de l’île au tourisme, 8 019 visiteurs sont arrivés dans le pays. Pendant ce temps, le nombre de visiteurs de la Russie chez son voisin des Caraïbes était de 21 387.
La fermeture de l’espace aérien européen a contraint les transporteurs russes à suspendre leurs vols vers Cuba jusqu’en octobre 2022, date à laquelle Nordwind Airlines a annoncé qu’elle reprendrait le service vers l’île le long d’une route au-dessus du pôle nord.
Bien que Cuba ait réussi à attirer certains touristes, l’effort n’a pas été facile. Il y a à peine deux semaines, l’agence de presse russe Sputnik a annoncé que les banques cubaines commenceraient à accepter Mir, un système de paiement similaire à Visa ou Mastercard lancé par le Kremlin en 2016 pour contourner d’éventuelles sanctions économiques. Quelques jours plus tard, il a été signalé que les détenteurs de la carte Mir pouvaient retirer de l’argent des guichets automatiques cubains.
Cuba et la Russie se sont rapprochées par nécessité. Les relations autrefois extrêmement étroites qu’ils entretenaient à l’époque soviétique se sont refroidies sous perestroïka. Ils s’étaient remis de la crise de 2017 au Venezuela, qui les avait obligés à chercher d’autres partenaires commerciaux, mais les choses ont vraiment décollé après le début de la guerre en Ukraine.
En 2020, Moscou a été contraint d’annuler plusieurs investissements prévus sur l’île en raison de “ruptures de contrat par la partie cubaine”, comme l’ont expliqué des responsables russes. Cuba a besoin d’énormes sommes d’argent et, bien que la Russie sache que l’île n’est pas un bon risque de crédit, les sanctions économiques ont créé un nouvel environnement qui nécessite de trouver de nouveaux marchés et de nouveaux alliés.
En janvier, Titov lui-même a rencontré le président cubain Miguel Díaz-Canel à La Havane, où ils ont convenu de la création d’un centre pour transformer l’économie cubaine “par le biais d’entreprises privées”. Pour certains membres de la communauté cubaine en exil, cela ressemble à un schéma similaire à celui utilisé par les anciens oligarques soviétiques, qui ont finalement pris le contrôle de nombreuses entreprises publiques.
Traduit par Traduire Cuba
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