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Mort de Martin Walser, écrivain allemand majeur de l’après-guerre

Mort de Martin Walser, écrivain allemand majeur de l’après-guerre

Une photo prise le 19 décembre 2016 montre l’auteur allemand Martin Walser à Birnau, dans le sud de l’Allemagne. FELIX KASTLE / AFP

Accusé de vouloir refouler le passé nazi, il s’en défendait mais affirmait qu’une répétition constante des représentations de ces crimes en banalisait l’horreur.

L’écrivain allemand Martin Walser, une figure de la littérature contemporaine dans son pays, est mort à l’âge de 96 ans, selon le chef de l’État allemand qui déplore vendredi la perte «d’un grand homme et d’un écrivain de rang mondial».

«Nous portons le deuil de Martin Walser. Nous ne l’oublierons pas», écrit Frank-Walter Steinmeier dans des condoléances adressées à la veuve de l’écrivain, Käthe Walser. «Son œuvre s’étend sur plus de six décennies et il a marqué de façon décisive la littérature allemande sur cette période», a-t-il ajouté dans ce texte transmis par la présidence.

Un romancier majeur de l’après-guerre

Plusieurs médias tels que les chaînes de télévision publiques ARD et ZDF ainsi que le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung avaient révélé plus tôt que Martin Walser s’était éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à Überlingen, dans le Sud-Ouest, où il résidait depuis la fin des années 60. Il est considéré comme l’un des romanciers majeurs de l’après-guerre au même titre que Günter Grass ou Heinrich Böll, même s’il n’a jamais atteint la notoriété internationale de ces deux derniers. «Génie et provocateur», selon la ZDF, il fera scandale à la fin des années 1990 en avouant dans un discours en avoir assez de la «représentation permanente» du passé nazi, déclenchant un énorme débat de fond en Allemagne sur le travail de mémoire des horreurs du IIIe Reich. Il avait en particulier déclaré «détourner le regard» lorsque les crimes nazis sont montrés à la télévision et dénoncé une «instrumentalisation d’Auschwitz à des fins actuelles“, et “gourdin moral» qui serait sans cesse brandi sur l’Allemagne.

Un ancien membre du parti nazi

Accusé de vouloir refouler le passé nazi, il s’en défendait mais affirmait qu’une répétition constante des représentations de ces crimes en banalisait l’horreur. En 2002, dans Mort d’un critiqueil s’en était cette fois pris au critique littéraire le plus connu d’Allemagne, Marcel Reich-Ranicki, un juif rescapé du ghetto de Varsovie, ce qui avait créé un nouveau scandale dans son pays et lui avait valu d’être soupçonné d’antisémitisme. Des documents du fichier central du Parti nazi font état de son adhésion à ce dernier en janvier 1944 et il fut soldat dans l’armée allemande.

Né le 24 mars 1927 à Wasserburg, Martin Walser a excellé dans la description des microcosmes petits-bourgeois, dont il est lui-même issu. Après la guerre, il passe le baccalauréat puis étudie la littérature, l’histoire et la philosophie. Il se fait connaître en 1955 par un recueil de nouvelles, puis, deux ans plus tard, par son premier roman et grand succès littéraire, Des Mariés à Philippsburgqui a lancé sa longue et prolifique carrière. «En tant qu’analyste génial des mondes intérieurs humains, il n’a cessé de se remettre en question en écrivant, et de faire participer les lecteurs à ce processus», a estimé Frank-Walter Steinmeier dans ses condoléances.

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